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Désertification et migrations en Afrique


Désertification et migrations en Afrique


Les Organisations non Gouvernementales accréditées à l’UNCCD et présentes à Madrid ont consacré la journée du 11 septembre à se faire entendre des participants à la COP8. Pour cela, ces ONG ont organisé une séance de présentations sur des thèmes aussi divers que : désertification et migration, le rôle de la femme dans la lutte contre la désertification, les changements climatiques et les migrations.

Désertification et migration

La Problématique

Les pays africains situés au sud du Sahara sont majoritairement touchés par les effets négatifs de la sécheresse et de la désertification. Lorsqu’on se reporte aux travaux scientifiques portant sur la dégradation des terre au sud du Sahel effectués par le CILSS, l’OSS ou par les instituts spécialisés nationaux, on se rend compte que les populations qui se déplacent pour la transhumance ou pour la migration sont généralement des populations démunies et vulnérables du fait du manque d’eau, de nourriture ou de sols arables pouvant assurer leur survie. Les habitants de ces zones, en l’absence d’alternatives viables, sont contraints de migrer vers d’autres pays où les conditions de vie sont plus favorables.

Ainsi, les pays sahélo-sahariens ressentent de plus en plus durement les effets de la désertification, notamment dans leurs parties désertiques qui constituent les deux tiers de leurs territoires. La précarité climatique et les sécheresses fréquentes sont en partie responsables de la dégradation des ressources naturelle. Cette précarité doit être vue sous l’angle de la réduction de la pluviométrie et de la baisse du niveau des eaux, la perte des forets, des pâturages, la réduction de la fertilité des sols, la diminution des surfaces cultivables, l’érosion des bonnes terres suite au ruissellement, la perte de la diversité biologique et les changements climatiques Cette année par exemple, au Sahel par exemple, les fortes pluies tombées avec un mois de retard ont provoqué des inondations sans précédent, aggravant encore plus la situation déjà précaire de ces populations.

Les migrations

Le phénomène de migrations internationales a existé de tout temps et concerne tous les continents et tous les peuples. C’est une tendance naturelle, et parfois obligée, des hommes à rechercher de meilleures conditions d’existence. Les zones principales pourvoyeuses de migrations sont généralement celles affectées par les conflits armés, les catastrophes écologiques ou la famine. Chaque année, 2,5 à 4 millions de migrants (selon les estimations de l’OIM) franchissent les frontières internationales sans autorisation. On estime à environ 500 000 migrants, le nombre de sans papiers qui arrivent chaque année et à 10 millions le nombre de migrants en situation irrégulière aux Etats-Unis.

Aujourd’hui, les migrations liées à l’accentuation du phénomène de la désertification connaissent une intensification sans précédent. Les drames humains qui en découlent sont pourtant connus de tous. Ces derniers mois, combien de jeunes africains ont péri dans le désert de la Lybie, de l’Algérie ou sur les plages des iles Canaries ou du Maroc. Ces jeunes ont pris l’option d’affronter la mer, d’affronter la mort et de se suicider. Ce n’est guère par gout de l’aventure mais c’est surtout un manque total de perspectives dans les villages du Sahel qui les pousse à vider nos campagnes mais aussi nos villes pour devenir des « esclaves de seconde génération ».
En outre, la dégradation des terres et la nécessité de partager les maigres ressources naturelles sont devenues sources de conflit. Les déplacements et les migrations sont d’ailleurs devenus plus massifs, plus difficiles et de plus longue durée.

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