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La désertification : « penser local, agir global »


La désertification : « penser local, agir global »

Mediaterre-Madrid (Espagne) Même si l’Afrique est le continent le plus exposé au phénomène de la désertification (37 % de terres arides), le problème est loin d’être son apanage, la dégradation des sols s’érigeant de nos jours en un défi transversal qui frôle toutes les zones de la planète.

De nombreuses études présentées dans divers panels, en marge de la 8ème conférence des Nations unies sur la désertification (COP8), du 03 au 14 septembre dernier à Madrid, ont démontré que la désertification est « l’un des processus de dégradation environnementale les plus alarmants ». Quelque 40 pour cent des sols disponibles sont menacés par ce phénomène, soit 5,2 milliards d’hectares sur un total de 13 milliards, l’Afrique s’attribuant 37 pour cent, suivie de l’Asie (33 pour cent) et l’Australie (14 pour cent).

Selon les analystes, « 70 pour cent des 5,2 milliards d’hectares de surfaces arides destinés à l’agriculture ou 30 pour cent de la surface émergée du globe sont dégradés et menacés de désertification ».

D’autres prévisions attestent qu’en 2025, il y aura « beaucoup moins de terres arables dans le monde qu’il y’en avait en 1990 », une réduction qui devrait être de « deux tiers en Afrique, d’un tiers en Asie et d’environ un cinquième en Amérique du Sud ». Entre autres conséquences d’une telle réduction, le chercheur britannique Jones Michael, cite « une perte de dix millions d’ha par an des terres arables ».

De même, ajoute-t-il « il faut s’attendre à ce que les ressources en eau disponibles dans les zones arides deviennent nettement inférieurs qu’en moyenne mondiale ». Et selon le Centre européen d’action et de réalisation internationales (CARI), sur 19 neuf Africains choisis dans les zones arides et d’Extrême-Orient, il y avait en 1990 « 1300 m3 d’eau par habitant » et en 2025, cette quantité aura « diminué de moitié pour passer à 650m3 par habitant ».

En Europe, le phénomène de désertification occupe des proportions inquiétantes notamment en Espagne où « 31% des terres sont menacés », indique le ministère espagnol de l’environnement. Pour l’économiste algérien, Boussada Hamit, « la désertification est aussi à l’origine de l’amenuisement des ressources économiques ».

Citant une étude de la Banque mondiale, il avance que « la déperdition des ressources naturelles d’un pays du Sahel équivaut à près de 20 % de son PIB annuel ».
De nos jours, on estime à l’échelle planétaire, un manque à gagner de 42 milliards de dollars par an, pour les pays immédiatement touchés par la désertification.

La phase politique de la COP8 qui a fermé les rideaux de la COP8, en présence des ministres de l’environnement des 191 Etats parties, a inscrit à son agenda la question des mouvements des populations et des conflits dus à la désertification. En Afrique par exemple, de nombreuses personnes ont été déplacées à l’intérieur de leur pays ou contraintes a émigrer pour cause de la dégradation des terres.

Djibril SAIDOU/Mediaterre

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