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Société civile et Lutte contre la désertification


VOUS AVEZ DIT LUTTE CONTRE LA DESERTIFICATION ?


La Convention des Nations Unies de Lutte contre la désertification dans l’ombre du réchauffement climatique

Si la 23ème Assemblée générale de l’ONU avait décrété l’année 2006 : Année Internationale des Déserts et de la Désertification, la 62ème séance qui se déroule actuellement à New York ne fait pas grand tapage de ce fléau qui affecte pourtant plus d’un milliard de personnes dans le monde !
En effet, durant cette assemblée, tous les yeux seront tournés vers l’ONU mais pour une importante rencontre sur les changements climatiques : « une façon commode de détourner le regard sur la désertification » dénonce vivement Éric Moreault dans un article du journal Le Soleil au Québec, alors que ces deux maux constituent « les deux faces d’une même médaille, tant sur le plan écologique que politique et devraient donc être affrontés ensemble ».


Une oasis de bonnes intentions dans un désert financier

La 8ème Conférence des Parties qui se déroulait du 3 au 14 septembre dernier à Madrid n'a pas plus permis que la précédente (Nairobi, octobre 2005) de dégager une politique volontariste de la part des Pays Parties présents n’engageant aucune action concrète ni l’implication accrue des membres de la société civile dans la mise en œuvre de la Convention de Lutte contre la désertification.
En effet, les 191 Pays Parties représentés à Madrid semblaient avoir d’autres préoccupations : l’élection d'un nouveau secrétaire exécutif à la Convention, l’adoption d’un nouveau plan décennal de mise en œuvre de la Convention et d’un budget assorti.
Des préoccupations de taille mais pour lesquelles aucun résultat visible n’a réellement pu être présenté laissant la critique aux ONG dans une déclaration commune sur "la constante passivité" et "l'absence d'intervention" des pays signataires.

Cette conférence a pourtant réuni 2 000 personnes (experts, ONG…) qui ont tenté, «dans un quasi-désert médiatique, de relancer la Convention contre la désertification » souligne C. Lo du Quotidien.
Le Groupe de travail français sur la Désertification (GTD) et son homologue européen : eniD (European Networking Initiatives on Desertification) ont ainsi pu faire entendre leur voix au cours d'une séance plénière pendant laquelle Patrice BURGER (directeur du CARI, structure animatrice du GTD) a une nouvelle fois insisté sur la nécessité pour cette Convention, de considérer les ONG comme des acteurs essentiels de la Lutte contre la désertification à l'échelle planétaire. L’organisation de nombreux « side events* » ainsi que la présence assidue de nombreux représentants d’ONG en sont des preuves engageantes.


«Le plus grand défi environnemental de notre époque», martelait encore un rapport de l’Université des Nations unies…

Pourtant, depuis 1994, année de l’adoption de l’UNCCD, « les budgets ont fondu comme neige au soleil » les faisant cinq fois moins importantes que celles consacrées au climat.
Des questions budgétaires qui sont encore apparues comme les obstacles majoritaires de cette COP8, compte tenu du blocage des Etats-Unis et du Japon à augmenter leur participation financière pour les années à venir.
Un problème qui devra être tranché très vite au sommet de l'énorme machine onusienne si l'on veut qu’un jour la Lutte contre la désertification, qui concerne 70% des terres disponibles de notre planète, soit enfin prise au sérieux. Ainsi, « une ronde de négociations de la dernière chance » (notamment pour le nouveau plan décennal) devrait se dérouler cette semaine en marge de cette 62ème séance de l’AG de l’ONU.


Mais aucune nouvelles à l’horizon… le combat contre la désertification souffrirait-il d’un manque de mobilisation internationale ?

*Rencontres parallèles aux réunions officielles permettant aux membres de la société civile de s’exprimer et débattre sur les problématiques actuelles et de présenter leurs projets de terrain.


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