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L'énergie nucléaire en Amérique du Sud.


Buenos Aires et Brasilia cherchentà renforcer l'énergie nucléaire d'usage civil pour revitaliser le secteur énergétique régional. Le Chili et le Venezuela examinent les possibilités de créer les leurs. Le 19 novembre dernier, Cristina Fernandez de Kirchner et Luiz Inacio Lula da Silva se sont réunis à Brasilia (Brésil) dans le but de finaliser l'intégration bilatérale et d'avance -entre autres- en matière de coopération nucléaire.Argentine et Brésil ont formé une alliance sur le sujet du nucléaire à travers l'Agence brasileno-argentine des Applications de l'Energie Nucléaire (AABAEN), un organisme binational qui portera les agendas de travail pour les 10 prochaines années. Au programme, on retrouve des études et des applications médicales, industrielles, tournées vers l'environnement. La AABAEN prétend principalement construire la troisième centrale énergétique nucléaire argentine, ATUCHA II, et commencer l'édification de ANGRA III au Brésil."Un MERCOSUR avec uneénergie nucléaire comme alternative est un fait possible, car elle prendrait une grande part de marché, dans un futur très proche"a déclaré Yves Derrousseaux, directeur de Electricité de France pour le Cône Sud.

Cette entité binationale, qui sera présidée par les deux présidents pour le moment, prévoit de se réunir deux fois par an pour faire prospérer la coopération nucléaire. Les deux présidents ont opté pour la mise en place d'un inventaire où seront enregistrés tous les projets existants actuellementdans les deux pays voisins afin d'évaluer et d'analyser la viabilité de cette entreprise énergétique. Cette dernière aura également pour objectif le développement hydroélectrique, pétrolier et commercial.

Actuellement en Argentine, deux centrales nucléaires fonctionnent (Embalse et ATUCHA I) et une est en construction (ATUCHA II). Celle-ci devrait être terminée pour 2010. La centrale ATUCHA I se trouve vers Zarate et a été la première centrale nucléaire installée tant en Argentine qu'en Amérique Latine. Cependant ATUCHA I n'a pas fonctionné durant 3 mois, laissant le pays dans une grave crise énergétique. De son côté, le ministre brésilien délégué à la Science et Technologie, Eduardo Campos a déclaré que"l'enrichissement en uranium est certain, mais nous ne devons pas monter la technologie brésilienne". Cette technologie a coûté beaucoup en recherche et en investissement pour le pays. Nous devons la protéger."

Rappelons qu'en mai 2006, s'est tenu le Premier Forum Latino-américain et Caraïbe des Travailleuses et Travailleurs dans le secteur énergétique, lors duquel s'est discuté l'unité et la coordination de cette question. Les participants s'étaient accordés sur les points suivants :"les activité de recherche, de développement et l'utilisation des applications à usage pacifique de l'énergie nucléaire, présentent un caractère stratégique, raison pour laquelle elles doivent faire partie de politiques publiques de nos pays.Etablir dans le futur une fédération latino-américaine des travailleurs du secteur nucléaire et une communication permanente.Promouvoir l'utilisation pacifique des applications de l'énergie nucléaire et développer une politique d'information sur le nucléaire."

De plus, le Ministre brésilien de la Défense, Nelson Jobim, a affirmé que son gouvernement propose de traiter le sujet des ressources nucléaires avec le Chili, pour"soutenir unéchange".

Au Brésil, un projet de l'armée, validé par le Président Lula da Silva, d'enrichissement en uranium pour la construction d'un sous-marin à propulsion nucléaire ou à des fins de production électrique à partir de l'énergie nucléaire.

Le Ministre Jobim et sonéquivalent chilien José Goni ont signé le lundi 3 décembre 2007 un mémorandum de coopération qui cherche à impulser des initiatives dans le domaine des sciences et technologies, ainsi que dans les échanges académiques dans le domaine de la défense. Goni a souligné que cet accord leur donnait un cadre de référence pour pouvoir entreprendre un travail plus vaste et systématique entre les deux ministères et les forces armées. Il a également mentionné que l'intérêt principal consiste d'abord dans des échanges pour développer la science et la technologie.

Source :

BE Amérique Latine numéro 40 (21/12/2007) - Ambassade de France au Chili / ADIT -
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