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Négociations climatiques : les faits marquants de mardi 15 décembre


Extrait du Bulletin des Négociations de la Terre et lien vers leurs site

La cérémonie de bienvenue du segment de haut niveau a eu lieu mardi soir. Tard dans la soirée, les séances plénières de clôture de l'AWG-LCA et de l'AWG-KP ont été organisées. Tout au long de la journée, des groupes de contact et des consultations informelles se sont tenus pour examiner une série de questions parmi lesquelles les conséquences potentielles  et d'autres questions dans le cadre de l'AWG-KP, l'action concertée à long terme dans le cadre de l'AWG-LCA et le Conseil du Fonds pour l'Adaptation, dans le cadre de la CdP / RdP.

CÉRÉMONIE DE BIENVENUE DU SEGMENT DE HAUT NIVEAU

Lars Løkke Rasmussen, Premier ministre du Danemark, a déclaré que la présence d'un nombre aussi important d'illustres invités constitue une promesse d'un accord ambitieux, équitable et efficace sur le climat. Il a souligné que "le monde retient littéralement son souffle" et a appelé les dirigeants du monde à traduire la dynamique politique actuelle en "un moment décisif du changement." Il a invité tous les dirigeants du monde à adopter un accord qui touchera tous les aspects de la société et qui comprenne des décisions en vertu des deux voies de négociation.

Le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, a parlé de la longue route qui a conduit à ce "moment "décisif" et a déclaré que "nous sommes ici aujourd'hui pour écrire un avenir différent." Il a décrit le financement comme un élément clé, se félicitant du consensus qui est en train de se dégager parmi les pays développés sur la fourniture d'environ 10 milliards $ US par an au cours des trois prochaines années pour le lancement du Fonds de Copenhague.

Soulignant les possibilités d'un échec, au cas où les parties maintiennent les positions tranchées et ralentissent les progrès avec des formalités, la présidente de la CdP, Hedegaard, a parlé du "compromis" comme étant le mot clé pour les prochains jours. Elle a appelé les pays à faire le grands pas et à prendre l'engagement de livrer un accord, rappelant aux délégués que "nous sommes responsables de ce que nous faisons, mais aussi pour ce que nous ne réussissons pas à faire."

Yvo de Boer,  Secrétaire exécutif de la CCNUCC, a rappelé que mardi était le deuxième anniversaire de l'adoption de la Feuille de route de Bali et a souligné que " maintenant, le moment est arrivé de passer aux actes." Il a indiqué qu'il y a eu quelques progrès mais "pas suffisamment tôt pour célébrer la réussite."

Son Altesse Royale Charles, le Prince de Galles a déclaré qu' "une solution partielle aux changements climatiques n'est pas une solution du tout." Il a mis en relief l'importance des partenariats entre les gouvernements, les entreprises, les ONG et la société civile, et a déclaré que le moyen le plus rapide et le moins coûteux de lutter contre les changements climatiques consiste à protéger les forêts tropicales.

Wangari Maathai, Prix Nobel de la Paix et Ambassadrice de l'ONU pour  la paix, a déclaré qu'aucune conférence ne se termine avec "un document parfait", et a souligné la nécessité de trouver un terrain d'entente fondé sur l'équité, l'honnêteté, la transparence et la responsabilité.

AWG-LCA

ACTION CONCERTÉE À LONG TERME : La séance plénière de clôture de l'AWG-LCA a eu lieu mercredi matin à 4h45.

À 6h 30, le président Zammit Cutajar a proposé, et les parties ont convenu, d'adopter l'ensemble comme une "question en suspens", et  de donner aux parties la possibilité d'exprimer leurs réserves.

RAPPORT DE LA SESSION: Les parties ont  adopté le rapport de la session (FCCC/AWGLA/2009/L.6). De nombreuses parties ont remercié le président pour son dévouement au travail. Zammit Cutajar, le président,  a clos la séance à 6h 50. 

AWG-KP

NOUVEAUX ENGAGEMENTS DE L'ANNEXE I: Dans la soirée, la séance plénière de l'AWG-KP s'est réunie pour faire le point des progrès accomplis à ce stade. Ashe, le président, a expliqué qu'après la séance plénière, il convoquerait un groupe de contact pour examiner le rapport de l'AWG-KP à la CdP / RdP.

RAPPORT DE LA SESSION: Les Parties ont adopté le rapport de la session (FCCC/KP/AWG/2009/L.14). L'Afrique du Sud, au nom du G-77/Chine, a souligné que le texte aurait besoin d'un travail technique approfondi et que certaines questions essentielles de l'AWG-KP nécessiteraient des consultations au niveau politique. Ashe, le président a clos la séance à 00h 07.

COMITE DIRECTEUR DU FONDS D'ADAPTATION (CDP/RDP): Dans le groupe de contact sur le Comité directeur du Fonds d'adaptation, les coprésidents ont introduit un texte de projet de décision et une proposition de texte encourageant les pays de l'annexe I à augmenter leurs contributions au Fonds d'adaptation. Les parties ont convenu de transmettre le texte du projet de décision à la CdP/RdP. 

QUESTIONS DIVERSES (UTCATF) (AWG-KP): Au cours de la dernière séance du sous-groupe sur l'UTCATF, les parties ont discuté des options concernant le texte sur l'exploration d'une couverture plus complète des terres dans la comptabilisation des sources anthropiques et des puits d'absorption.

QUESTIONS DIVERSES (MECANISMES DE SOUPLESSE) (AWG-KP): Le vice-président Dovland a présenté un nouveau projet de décision de la CdP/RdP sur les mécanismes de souplesse. L'ARABIE SAOUDITE, appuyée par le KOWEIT, a fait objection à l'omission, dans un nouveau projet de texte, de leurs propositions sur la part des fonds et sur la répartition régionale. Le vice-président Dovland a affirmé que l'omission a été commise par inadvertance et que les propositions figureront dans la révision de texte.

DANS LES COULOIRS

"La journée le plus mouvementée jusque là", voilà comment de nombreux participants ont décrit la journée du second mardi de la Conférence de Copenhague sur le changement climatique. De nombreux délégués sont arrivés au Bella Center déjà fatigués de leur travail jusqu'aux petites heures du matin. Plusieurs groupes de rédaction avaient continué à travailler jusque tard dans la nuit, lundi et certains d'entre eux, comme par exemple le groupe sur le financement, de l'AWG-LCA, s'étaient poursuivis jusqu'au mardi matin. Les délégués devaient être à nouveau maintenus au labeur jusqu'à bien après minuit, l'AWG-KP et l'AWG-LCA tentant, tous deux de conclure leurs travaux, de prendre leurs décisions concernant le contenu à transmettre à la CdP et à la CdP/RdP en guise de résultats de leurs travaux, et de tenir leurs séances plénières de clôture.

Pendant la journée, dans leur course entre les groupes de contact, les consultations ministérielles informelles et les consultations officieuses d'experts, certains délégués se sont plaints qu'il était "extrêmement difficile" de suivre le déroulement des choses. Les consultations informelles à composition non limitée du président de la CdP, tenues l'après-midi, semblent avoir apporté une certaine aide, les parties y ayant entendu des rapports sur les discussions menées dans les consultations ministérielles informelles. Au sujet du financement, par exemple, il a été signalé que la question des chiffres relatifs au financement à long terme, celle du barème des contributions et celle des pays devant y contribuer ont continué à être autant de points de divergence. S'agissant de l'objectif à long terme de réduction des émissions, les consultations auraient porté sur des questions telles que le niveau de limitation de la hausse des températures moyennes et le point de savoir si cela devait être 1,5 ou 2 ° C. Au sujet des mesures d'atténuation à prévoir pour les pays en développement, des divergences ont persisté, notamment sur la nature, la définition et la portée des MAAN. Les consultations informelles ministérielles sur les réductions des émissions des pays industrialisés dans le cadre du AWG-KP aurait tenté d'examiner la manière d'élever le niveau d'ambition des objectifs de l'Annexe I, mais les divergences bien connues ont persisté et les choses n'y ont pas beaucoup avancé.

A l'extérieur du Bella Center, les longues files ont continué à affluer vers le comptoir d'inscription et les organisations observatrices y étaient en train d'essayer de s'habituer à gérer leur nombre à travers le système de badges secondaires. Des décisions difficiles ont dû être prises pour déterminer ceux dont la présence était "très importante."Comment puis-je dire à la directrice de mon organisation qu'elle ne sera pas en mesure d'accéder au Bella Center pour ses réunions, a demandé un représentant d'ONG. Des observateurs étaient également "extrêmement préoccupés" par ce qu'ils ont qualifié de manque de transparence, à ce stade crucial des négociations.

Extrait fait par Nina Treu, IDDRI, par l'IEPF

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