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L'économie verte débattue à l'Assemblée générale des Nations unies


La majorité des États estiment que cette notion doit faire partie de la promotion du développement durable et de la lutte contre la pauvreté

L'Assemblée générale a organisé, aujourd'hui (jeudi 2 juin 2011), un débat thématique informel autour du thème de l'" économie verte ", qui a été l'occasion, pour les délégations et pour les experts, de préciser les grandes lignes d'un concept qui ne fait pas encore l'unanimité parmi les États Membres des Nations Unies.

Pour le Président de l'Assemblée générale, M. Joseph Deiss, l'économie verte est une passerelle vers le développement durable, " car elle implique de découpler la croissance économique de l'utilisation des énergies fossiles et des ressources non renouvelables ".  L'une des raisons pour laquelle il est difficile de la définir tient au fait que l'économie verte peut prendre diverses formes selon le contexte et les particularités de chaque pays, son niveau de développement, et sa localisation géographique, a-t-il précisé.

Conscient de certaines craintes qui s'expriment face au fait que la promotion de l'économie verte pourrait imposer de nouvelles conditionnalités aux États, le Président de la soixante-cinquième session de l'Assemblée générale a tenu à rassurer les pays en développement, qui peuvent, d'après lui, saisir cette occasion pour se doter de technologies plus propres " sans commettre les erreurs qu'ont faites, par le passé, les pays développés ".

La promotion de l'économie verte peut être un succès, à condition toutefois, a ajouté le Président de l'Assemblée générale, de créer un cadre international propice au " transfert et au financement de technologies propres, ainsi qu'au renforcement des capacités des pays en développement dans le domaine environnemental ".  M. Deiss a expliqué que les subventions, taxes environnementales et achats de droits de polluer -au travers de mécanismes de marché du carbone- joueront un rôle essentiel, mais qu'il faudra également, dans le même temps, éliminer les subventions nuisibles à l'environnement et éviter de tomber dans le protectionnisme vert et autres mesures qui seraient de nature à créer des distorsions.

La Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Mme Asha-Rose Migiro, a averti de son côté que les mesures adoptées dans le cadre de l'économie verte ne devaient pas devenir des obstacles aux capacités et aux activités d'exportation des pays en développement.  Tout en invitant les pays développés à manifester davantage de volonté politique en ce sens, Mme Migiro a jugé que les pays en développement auraient beaucoup à gagner " en s'appropriant directement les énergies propres et renouvelables du XXIe siècle, au lieu de passer, pour leur développement, par l'usage des technologies extrêmement polluantes des siècles précédents ".

Le Président de l'Assemblée générale a également appelé à la création d'un " système de gouvernance environnementale au niveau global " qui soit efficace et inclusif, ce qu'a également appelé, de ses voeux, la Sous-Secrétaire à l'économie verte au Secrétariat d'État à l'environnement du Brésil.  La Vice-Secrétaire générale de l'ONU, Mme Migiro, a également estimé que les mesures destinées à promouvoir les transferts de technologies vers les pays en développement devraient figurer dans tout accord sur l'économie verte susceptible d'être adopté l'an prochain à l'issue de la Conférence de Rio sur le développement durable.


Source : Assemblée générale des Nations unies
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