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Les effets de la variation climatique sur les moussons


Les pluies de mousson se sont intensifiées ces trois dernières décennies. En raison du changement climatique, les spécialistes s'attendaient plutôt à l'inverse. L'augmentation des régimes de précipitations serait en fin de compte liée à la variabilité naturelle du climat.

Près de 60 % de la population mondiale est impactée par les moussons. Durant l'été dans l'hémisphère nord, l'Asie du sud, l'Afrique de l'ouest et l'Amérique centrale subissent d'intenses précipitations, qui provoquent régulièrement des  inondations. La mousson est un  phénomène météorologique  saisonnier. Son intensité est conditionnée par la température de surface de l'océan, mais sa variabilité interannuelle est méconnue.

Dans le contexte actuel de changement climatique, beaucoup de climatologues suggèrent que les régimes des moussons devraient s'affaiblir ; mais c'est plutôt l'inverse qui s'est produit ces 30 dernières années. Il semblerait que dans l'hémisphère nord, les précipitations liées aux moussons se soient accrues. D'après des chercheurs de l'International Pacific Research Center, cette intensification serait due aux fluctuations naturelles du climat.

Dans leur nouvelle étude, dont les résultats sont disponibles en accès libre dans les Pnas,  ils montrent en effet que ces variations naturelles doivent être prises en compte dans les prévisions climatiques. L'évolution du phénomène de mousson, de par sa nature saisonnière, est très difficile à prévoir sur le long terme. Elle dépend des  émissions anthropiques de gaz à effet de serre, mais également des variations naturelles du climat. Parmi elles, on peut citer les évènements El Niño, par exemple. Mais ces événements fluctuent d'année en année et de décennie en décennie.

C'est précisément ce qui complique la prévision de l'évolution. Tous les paramètres qui jouent un rôle dans la variabilité des moussons n'influent pas à la même échelle. Les chercheurs ont donc étudié les données climatiques de ces 30 dernières années. Durant cette période, la température moyenne de surface a grimpé de 0,4 °C, et les prévisions s'attendaient à ce que la circulation atmosphérique  de mousson soit affaiblie. Si cela n'a pas été le cas, c'est semble-t-il en raison de la variabilité décennale d'Enso et de l'oscillation multi décennale de l'Atlantique (Amo). (...)

Par Delphine Bossy, Futura-Sciences. 

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