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Cinq femmes d'exception récompensées pour l'excellence scientifique de leurs travaux


Chaque année, 5 femmes scientifiques émérites, une par continent, sont mises à l'honneur pour la contribution de leur travaux, la force de leur engagement et leur empreinte dans la société. Chacune d'entre elles présente un parcours exemplaire, fruit d'un talent hors du commun doublé d'un engagement et d'une audace remarquables dans un environnement encore majoritairement masculin.

Les travaux des lauréates de 2014 témoignent d'approches exceptionnelles et novatrices dans la recherche fondamentale. Un palmarès qui récompense des avancées majeures en sciences de la vie, en prise directe avec de grands enjeux de société tels que la dépression et le cancer

La cérémonie de remise des Prix internationaux L'Oréal-UNESCO pour les Femmes et la Science se tiendra le 19 mars en l'honneur des cinq Lauréates et des quinze Boursières internationales 2014, à la Sorbonne, à Paris (France). Elle sera présidée par le Professeur Günter Blobel, Prix Nobel de Médecine de 1999, en présence d'Irina Bokova, Directrice générale de l'UNESCO et de Jean-Paul Agon, Président de la Fondation L'Oréal et Président-Directeur Général de L'Oréal.

Les candidates au Prix L'Oréal-UNESCO pour les Femmes et la Science ont été nominées par un réseau de plus de 1000 scientifiques internationaux. Parmi elles, cinq Lauréates ont ensuite été sélectionnées par un jury indépendant composé de douze membres émérites de la communauté scientifique internationale et présidé par le Professeur Günter Blobel.

Les lauréates

Professeur Brigitte Kieffer - Neurobiologie
Professeur à l'Université de Strasbourg, Directrice de recherche à l'Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire (IGBMC) à Illkirch en France, et Directrice scientifique du Centre de Recherche de l'Institut Douglas à l'Université de McGill à Montréal au Canada

Nommée membre de l'Académie des sciences en décembre 2013, Brigitte Kieffer est récompensée pour ses travaux décisifs dans la compréhension des mécanismes du cerveau impliqués dans la douleur, les maladies mentales et la toxicomanie. En 1992, elle réussit à cloner et à caractériser le gène de l'un des récepteurs des opioïdes qui permet à des opiacés (comme la morphine ou l'héroïne) d'éliminer la douleur, ce que de nombreux laboratoires à travers le monde cherchaient à faire depuis plus de 15 ans. Elle ouvre ainsi la voie à de nouveaux traitements de la douleur, de l'addiction ou encore de la dépression.


Professeur Laurie Glimcher -Immunologie et Médecine
Doyenne du Weill Cornell Medical College à New York et Présidente des Affaires Médicales de l'Université de Cornell à Ithaca aux Etats-Unis

Première femme à occuper le poste de Doyenne d'une faculté de médecine à New York, Laurie Glimcher est reconnue comme pionnière et leader internationale dans le domaine de l'immunologie. Elle reçoit le Prix L'Oréal-UNESCO pour ses travaux majeurs sur l'identification d'un facteur clé du contrôle immunitaire (T-bet) dans les allergies et les maladies auto-immunes, infectieuses ou malignes. Ses découvertes sont la promesse de nouveaux traitements contre les allergies, l'asthme, la sclérose en plaques, le diabète infantile ou le cancer.


Professeur Cecilia Bouzat - Biophysique
Membre du National Scientific and Technical Research Council (CONICET) à Buenos Aires, Professeur à l'Universidad Nacional del Sur de Bahía Blanca et Directrice adjointe de l'Institute of Biochemical Research of Bahía Blanca (INIBIBB) en Argentine

Déjà récompensée par une Bourse de recherche L'Oréal- UNESCO For Women in Science en Argentine en 2007, Cécilia Bouzat est devenue l'un des leaders mondiaux de la pharmacologie des neurotransmetteurs. Elle est récompensée pour ses travaux de recherche sur la façon dont les cellules cérébrales communiquent entre elles et avec les muscles. Ses découvertes mondialement reconnues ont permis d'identifier le problème de communication entre le cerveau et les muscles qui est responsable de troubles neurologiques majeurs. Cette découverte laisse percevoir la possibilité de traitements de la maladie d'Alzheimer, de la dépression ou de certaines addictions.


Professeur Kayo Inaba - Immunologie et Médecine
Professeur à la Graduate School of Biostudies de l'Université  de Kyoto, Vice-Présidente de Gender Equality et Directrice du Center for Women Researchers à l'Université de Kyoto au Japon

Première femme professeur agrégée de la Faculté des sciences de l'Université de Kyoto, particulièrement engagée en faveur d'une meilleure représentation des femmes dans la recherche, Kayo Inaba est primée pour ses découvertes capitales sur les mécanismes déclenchés par le système immunitaire en réponse à une menace (virus ou bactérie) ou à des cellules anormales (cellules cancéreuses, par exemple). Spécialiste des cellules dendritiques, Kayo Inaba a été la première à prouver qu'elles pouvaient être traitées en dehors de l'organisme, avant d'y être réintroduites pour stimuler une réponse du système immunitaire. Marquant un tournant pour la thérapie cellulaire, ses découvertes ont déjà donné lieu à un nouveau type de traitement contre le cancer


Docteur Segenet Kelemu - Biology & Plant Pathology
Directrice générale du Centre International de Physiologie et d'Ecologie des Insectes (ICIPE) à Nairobi au Kenya

Première femme de sa région à intégrer ce qui était à l'époque l'unique université d'Ethiopie, Segenet Kelemu est récompensée pour ses recherches sur la façon dont les micro-organismes vivant en symbiose avec les plantes fourragères peuvent améliorer leur capacité à résister aux maladies et s'adapter aux contraintes environnementales et aux évolutions climatiques. Elle offre ainsi de nouvelles solutions de production alimentaire dans des conditions éco-responsables, favorables aux petits exploitants agricoles locaux. Après avoir étudié aux Etats-Unis et travaillé en Colombie, elle est aujourd'hui au coeur d'un impressionnant réseau international.

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