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Les États-Unis intensifient leur campagne contre le commerce illégal des espèces sauvages


Des experts américains spécialisés dans le domaine des enquêtes sur le trafic d'espèces sauvages et la mise en application des lois sur le trafic sont sur le point d'entamer une mission à Bangkok, en Thaïlande et à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, mission qui représente un pas supplémentaire dans la mise en oeuvre de la Stratégie nationale pour combattre le trafic des espèces menacées récemment annoncée par le gouvernement Obama.

Le directeur du Service de la pêche et de la faune sauvage des États-Unis (USFWS), Dan Ashe, a déclaré à la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants, le 26 février, que le déploiement à l'étranger d'agents de la mise en application des lois constituait une preuve supplémentaire de la détermination des États-Unis à aider d'autres gouvernements dans la protection des espèces menacées. M. Ashe a indiqué, qu'avec l'appui du Congrès et du département d'État, son service espère avoir deux agents en Asie, deux en Afrique, et un en Amérique latine d'ici la fin 2014.

Le crime organisé et les organisations terroristes ont rapidement accru l'abattage d'animaux tels que l'éléphant et le rhinocéros, en réaction à la montée en flèche du prix des cornes et d'autres parties d'animaux valorisées dans certaines cultures sur le marché noir. Le trafic des espèces sauvages se présente désormais comme une menace pour la sécurité internationale, en raison de la quantité d'argent en jeu et des avoirs que les réseaux criminels parviennent à engranger.

Les missions à long terme confiées aux agents américains pour travailler sur place avec leurs homologues étrangers représentent une nouvelle mesure récente, mais l'USFWS est engagé de longue date dans des programmes visant à renforcer la mise en application des réglementations qui protègent les ressources exceptionnelles du monde naturel.

" Nous continuons à soutenir les écoles internationales de police (IELA) de Gaborone, au Botswana, et de Bangkok, en Thaïlande, qui ont formé 350 policiers dans le domaine des enquêtes sur les délits liés aux espèces animales depuis 2002 ", souligne M. Ashe.

L'USFWS, le département d'État, l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et les gouvernements des pays partenaires ont mené à bien, en janvier, une enquête poussée sur ce trafic. Des agents d'Afrique, d'Asie du Sud-Est et de Chine ont participé conjointement à l'Opération Cobra II, a indiqué Dan Ashe, ce qui a permis " plus de 400 arrestations de criminels de ce trafic, ainsi que 350 importantes saisies au travers de l'Afrique et de l'Asie ".

L'Opération Cobra II n'est pas une opération ponctuelle. Elle s'inscrit dans le soutien continu fourni par les États-Unis afin d'aider les gouvernements des pays dans les régions concernées à développer de meilleures capacités de lutte contre ce type de trafic, qui traverse les frontières nationales dont les animaux itinérants n'ont cure, de même que les gangs de braconniers qui sont à leurs trousses pour les abattre.

M. Ashe est coprésident d'un groupe de travail qui réunit plusieurs entités gouvernementales, et qui a présenté les détails de la stratégie de lutte contre le trafic à la mi-février. M. Ashe partage ce poste avec des homologues du département d'État et du département de la Justice qui se sont également présentés devant la commission, le 26 février.

Le président de la commission, le député Ed Royce (républicain de Californie), a salué la nouvelle de la mission à l'étranger des agents et s'est engagé à soutenir un suivi des financements du Congrès, afin de mettre un terme à ce qu'il a qualifié de " massacre alarmant et sans précédent ".

M. Royce a également déclaré que la bataille pour endiguer la destruction de nombreuses espèces, destruction qui croît rapidement, se trouvait désormais à un " moment critique ". Les prix ont augmenté de façon si spectaculaire en une courte période que les organismes chargés de l'application de la loi dans les pays en développement sont progressivement " surclassés " par les braconniers. Ces derniers disposent, en effet, d'assez d'argent pour " s'acheter des hélicoptères, des armes très puissantes et des jumelles à vision nocturne ", a-t-il indiqué.

Le Congrès peut également fournir un autre moyen de combattre le trafic des espèces sauvages. Ce moyen consisterait à étendre les instruments juridiques que la justice peut utiliser pour mener les trafiquants devant un tribunal et saisir leurs avoirs.
Robert G. Dreher, le procureur général adjoint par intérim chargé de la division de l'environnement et des ressources naturelles au département de la Justice des États-Unis, a expliqué que la stratégie nationale exhortait le Congrès à décider d'inscrire le trafic d'espèces sauvages dans la catégorie des " infractions principales ", ce qui ferait entrer les bénéfices engrangés par cette activité criminelle dans le cadre des lois de blanchiment d'argent.

" Un tel changement législatif permettrait de rendre le commerce illégal des espèces animales nettement moins profitable et il marquerait la fin de l'époque où ce trafic constituait une activité criminelle peu risquée et aux profits énormes ", a-t-il déclaré.
La troisième personne à coprésider la stratégie nationale, Kerri-Ann Jones, secrétaire d'État adjointe aux affaires océaniques, environnementales et scientifiques internationales, a précisé que la nouvelle stratégie du gouvernement Obama se centrait sur trois objectifs clés :

%u2022 Le renforcement de l'application des réglementations protégeant les espèces sauvages au niveau national et au niveau mondial ;

%u2022 La réduction de la demande de produits dérivés d'espèces sauvages capturées illégalement, et par voie de conséquence la réduction au maximum des bénéfices que ces produits apportent actuellement sur le marché noir ;

%u2022 Le renforcement de la coopération internationale et des partenariats public-privé pour combattre le braconnage, le trafic et le commerce.

Le gouvernement Obama a lancé cette stratégie simultanément à l'annonce de restrictions, à tous les niveaux, du commerce américain de nouveaux produits en ivoire et d'un commerce international extrêmement limité. Ce marché réglementé a servi de camouflage pour le marché illégal, disent les experts. Un tel niveau d'interdiction du commerce fait des États-Unis le chef de file en matière de lutte contre ce trafic.


Source : "IIP Digital" Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html  



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