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Exportation de pétrole des sables bitumineux sur le Saint-Laurent


La Fondation David Suzuki réclame une évaluation environnementale et une consultation publique

Alors que se tient un important sommet sur le climat et que des centaines de milliers de citoyens à travers le monde ont tenu ce week-end les plus grands rassemblements de l'Histoire sur les changements climatiques, un super-pétrolier quittera Sorel d'ici quelques jours avec un chargement de pétrole issu des sables bitumineux destiné à l'exportation. La Fondation David Suzuki dénonce que le fleuve Saint-Laurent devienne une route d'exportation du pétrole albertain sans évaluation environnementale et sans consulter préalablement les Québécois.

Rappelons que Suncor a été autorisée à transporter du pétrole brut issu des sables bitumineux par voie maritime à partir de Sorel-Tracy, et ce dès cette semaine. Le pétrole bitumineux est acheminé à Sorel par voie ferroviaire à travers Montréal et des municipalités de la rive sud. Les activités de Suncor pourraient représenter une vingtaine de passages de navires par année et plusieurs milliers de wagons-citernes dans des zones densément habitées.

Pour le directeur de la Fondation au Québec, Karel Mayrand, « Il est déplorable que Québec et Ottawa aient autorisé un projet d'exportation de pétrole lourd par convois ferroviaires et navires-citernes sans que la population soit consultée. Suite à la tragédie de Lac-Mégantic, les Québécoises et les Québécois sont en droit d'être informés et consultés sur toute question touchant le transport de pétrole dans leurs communautés », a-t-il ajouté.

La Fondation David Suzuki s'inquiète des répercussions que le transport accru de pétrole pourrait représenter pour le fleuve alors qu'il s'agit des premiers pas vers l'exportation des sables bitumineux. « Les pétroliers qui emprunteront le Saint-Laurent sont les plus gros à ne jamais avoir été autorisés à naviguer sur le fleuve, alors que le gouvernement fédéral les interdisait l'an dernier. Il est donc impératif d'évaluer l'impact que l'augmentation du trafic de tels navires aura sur le fleuve » d'expliquer Jean-Patrick Toussaint, chef des projets scientifiques à la Fondation David Suzuki.

La Fondation David Suzuki tient également à souligner que l'ouverture de voies d'exportation de pétrole au Québec pourrait permettre l'augmentation de la production des sables bitumineux de plus de 75% d'ici quelques années, effaçant ainsi tous les efforts réalisés par le Québec pour réduire ses propres émissions de gaz à effet de serre. Alors que les Québécois se disent des plus inquiets des impacts des changements climatiques, le Québec joue sa crédibilité en permettant le passage de pétrole sur son territoire sans condition et sans même soulever la question du climat auprès de l'Alberta et du gouvernement fédéral.

Source: Fondation David Suzuki

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