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Pourquoi l'Etat doit améliorer ses capacités de gouvernance pour un développement urbain durable au Cameroun


Au regard des besoins en matière de développement urbain durable, le gouvernement camerounais devrait améliorer les capacités de gouvernance urbain pour permettre aux villes de faire face au boom démographique et à ses répercussions, préconise le géographe, BENOIT MOUGOUE,  lors de son exposé en atelier au cours des assises du 1er Forum Urbain National du Cameroun.

La maitrise de la croissance urbaine démesurée des villes camerounaise demeure un véritable défi pour les gestionnaires urbains, pense-t-il. La plupart de ces villes croissant de façon quasi vertigineuse en termes de démographie, alors que le retard en matière de développement est patent.

Il se caractérise ainsi des dysfonctionnements qui s’expliquent par une dominance des quartiers d’habitats précaires ; un étalement des grandes villes sur les espaces ruraux et agricoles ; une énorme croissance urbaine non accompagnée et aussi le caractère semi-rurale des villes assez fréquent, avec des maisons entourées d’arbres et parfois des animaux de basse-cour en divagation.

A Cameroun, les villes naissent comme des champignons sans condition de développement surprenant leur gestionnaire. Au cœur de ces problèmes, l’inadaptation de la législation foncière ; l’absence de projet de ville ; l’absence d’entreprenariat entre autres. « A contrario de la plupart des villes occidentales, nos villes ne sont pas gérées comme des entreprises. Elles ne produisent pas les ressources. De ce fait elles sont en permanence dépendantes du gouvernement », souligne MOUGOUE BENOIT.

Pour tenter de réduire ces freins, les gestionnaires des villes devraient se doter de documents de planification, servant de cadre aux investissements des différents acteurs et partenaires au développement, créer des cadres de concertations permanentes. « Des initiatives mort-nées telles que le contrat de ville ont existé au Cameroun, mais n’ont pas donné de résultats escompté » relève-t-il.

Comme autres thérapies pour un développement durable, l’enseignant préconise de transformer les villes en entreprise ; de créer un centre décisionnel des investissements dans les grandes agglomérations et réadapter la législation. « Les législations nationales  dans les pays africains sont caractérisées par le dualisme foncier qui laisse libre cours aux spéculations et l’accaparement des terres par uneclasseminoritaire ».

[FUNCAM2014]

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