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Le financement participatif au secours des énergies renouvelables


Moyen de financement à la mode pour de nombreux particuliers ou jeunes start-up en manque de capitalisation, le financement participatif sur internet n'en finit plus de faire des émules. Si certaines propositions paraissent toujours quelque peu extravagantes (on pense notamment au financement de la dette grecque par exemple), d'autres sont aujourd'hui tout à fait réalistes et pourraient jouer un rôle significatif dans l'évolution de nos sociétés. En matière de développement durable par exemple, l'urgence des enjeux climatiques impose un développement croissant des énergies renouvelables et une adhésion totale de la population. Un objectif que le financement participatif pourrait favoriser autant sur le plan social qu'économique.

Alors que le déploiement des moyens de production renouvelable solaire et éolien devrait s'accélérer sur le territoire français d'ici à 2030 et concerner de plus en plus de riverains, l'Etat comme les énergéticiens exploitants commencent progressivement à informer et sensibiliser les populations sur les avantages environnementaux d'une énergie renouvelable bon marché et sur ses maigres inconvénients.

Certains énergéticiens comme EDF EN, Engie, ou Valorem, tentent même désormais d'impliquer directement les populations locales dans les projets de parcs éoliens via des programmes de financements participatifs. Des municipalités ou des collectivités de communes utilisent également ce moyen pour développer des projets d'énergies renouvelables sur leur territoire. Une stratégie qui peut surprendre de prime abord mais dont l'objectif principal est avant tout d'y associer les habitants.

Ce mécanisme vise en effet à améliorer l'acceptabilité des projets d'énergies renouvelables, alors que beaucoup subissent des recours en justice d'associations ou de particuliers opposés à leur développement.

Dernière exemple en date, le groupe EDF EN a lancé le 15 juin dernier sa première campagne de crowfunding en partenariat avec les collectivités territoriales pour le financement du projet éolien du Bois de Belfays, initiative de six communes du massif vosgien. Cette campagne qui se déroulait du 15 juin au 16 juillet sur la plateforme Internet Lendosphère offrait la possibilité à n'importe quel particulier de verser entre 50 et 1.000 euros sur les 100.000 recherchés pour financer les études de dimensionnement des fondations des futures éoliennes. 198 prêteurs se sont mobilisés, dont 40% résidant dans les deux départements des Vosges et du Bas-Rhin, pour un total de 138.000 euros obtenus.

Comme l'explique Emmanuel Jaclot, directeur général adjoint Stratégie, M&A et France d’EDF Energies Nouvelles, "nous sommes heureux du succès rencontré par notre première campagne de financement participatif en France, qui témoigne de la confiance des particuliers dans nos projets éoliens. Nous espérons que cette opération ouvrira la voie à d’autres initiatives innovantes de ce type qui permettent notamment de faire participer les populations locales à nos projets éoliens".

Précisons ici que contrairement aux sites de financement participatif traditionnels, le site Lendosphère donne en contrepartie le remboursement des sommes versées auxquelles s'ajoute un taux d'intérêt de 4%, voire de 7% pour les habitants des communes concernées. Considérée donc comme une plateforme de crowlending (et non plus de crowfunding), Lendosphère est agréée en tant qu’intermédiaire en financement participatif. Ce statut, entré en vigueur le 1er octobre 2014, permet aux particuliers de prêter aux entreprises par le biais de plateformes internet. Lendosphere est à ce jour la seule plateforme exclusivement dédiée aux projets de transition écologique.

Crédits photo : Jean-François Moreau

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