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COP21 : un support pour reconstruire un système financier compatible avec le bien commun climatique ?


Par Etienne Espagne, Baptiste Perrissin Fabert - Comme prévu, la question du financement de la transition carbone a été au cœur des négociations de Paris et des ultimes désaccords entre États. Un mois après l’adoption du texte final, un bilan s’impose sur les aspects financiers de ces négociations climatiques.

Comment se structure le texte ? Et surtout quels effets peut-on en attendre sur les moyens de mobilisation de la finance pour la transition bas carbone ? Pour apprécier la portée du texte, il faut rappeler que la CNUCC n’a pas de mandat sur les enjeux de gouvernance économique et financière mondiale. Mais l’ampleur des besoins de financement et les effets macroéconomiques potentiellement massifs des politiques climatiques introduisent inévitablement le sujet du financement dans les négociations climat. Cette extension des sujets couverts par les négociations climat participe d’une certaine « climatisation du monde », à laquelle l’élan de mobilisation pour la COP21 a grandement contribué. Mais l’Accord lui-même ne peut délivrer de message précis sur les instruments économiques et financiers à mettre en œuvre.

Sur la forme, tout d’abord, le texte adopté à Paris le 12 décembre dernier comprend une Décision, dont les différents éléments s’appliquent avec effet immédiat, et en annexe se trouve l’Accord de Paris lui-même, qui est destiné à mettre en place un cadre juridique pour l’action climatique après 2020. Pouvant être modifiée par les prochaines COP, la Décision permet ainsi d’accroître les ambitions lors des discussions futures avant même la mise en œuvre effective de l’Accord.

Sur le fond ensuite, la Décision réaffirme encore une fois l’objectif des 100 milliards de dollars de transfert Nord-Sud par an d’ici 2020, cet objectif devenant un plancher. Deux avancées majeures méritent toutefois d’être relevées : (i) l’article 2 de l’Accord mentionnant l’alignement de tous les flux financiers avec un développement bas carbone envoie un signal fort en faveur de la redirection de l’épargne mondiale vers les investissements de la transition bas carbone ; (ii) le paragraphe 109 de la Décision, qui reconnaît que réduire les émissions de CO2 a une valeur, représente une brique politique essentielle qui permettra aux États, aux acteurs et aux institutions du secteur financier de construire des instruments innovants de financement...

Lire l'article de strategie.gouv.fr

Source : strategie.gouv.fr

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