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La Révolution solaire en marche au Sud et à l'Est de l'Afrique


Les opérateurs de l’énergie solaire (BBOX, Mobisol, African Garantee Fund etc.) ont édifié, au 4e jour des Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD) à Lusaka, les participants au Forum : « Financement de la Révolution solaire en Afrique » sur les progrès réalisés dans les projets d’installations solaires en Afrique orientale et australe. Ceux-ci concernent  notamment ceux du Rwanda, de l’Afrique du Sud, de la Tanzanie et  du Kenya.

Ces réalisations ont été possibles grâce à la vision et à la volonté politique des gouvernements de ces  pays. C’est dire que cette révolution solaire est véritablement en marche à travers un partenariat entre les opérateurs du solaire et les Etats par la mise en œuvre d’un cadre règlementaire solaire, d’une plateforme tarifaire et fiscale. Ces opérateurs produisent et distribuent surtout en zone rurale de l’énergie solaire domestique comme le font d’ailleurs les sociétés ou compagnies des réseaux traditionnels. Selon les panélistes, il  s’agit de connecter hors réseau, les populations et surtout celles des zones rurales à des coûts moindres que ceux des réseaux thermiques et hydroélectriques. Rassurant, ils ont affirmé que les prix vont encore baisser davantage comme le sont aujourd’hui les coûts de la téléphonie mobile.

Cette révolution solaire va s’étendre à d’autres pays du continent mais en adaptant ces expériences réussies des pays des régions citées ci-dessous, aux spécificités de chaque pays récepteur. C’est un vaste marché à exploiter pour apporter de l’´électricité aux ménages des zones rurales et des villes ainsi qu’aux PME/PMI. Les petites et moyennes entreprises qui sont reconnues pour leur contribution à  la croissance économique, à l’innovation, au développement national et régional, à la création de la richesse et d’emplois. Un secteur de PME, dynamique et en essor qui a besoin de l’énergie pour jouer son rôle dans l’amélioration de la qualité du niveau de vie des populations et la réduction du niveau de pauvreté en Afrique.

Cependant, la difficulté réside dans le financement de cette révolution solaire en Afrique particulièrement des petites et moyennes entreprises du secteur de l’énergie solaire ou de l’énergie renouvelable. Malgré l’importance reconnue à l’échelle internationale des PME, les petites entreprises africaines rencontrent d’énormes difficultés pour accéder au financement auprès des établissements bancaires, pour leur besoin de croissance. Et encore moins, les opérateurs du secteur de l’énergie solaire. Et comme l’a si bien expliqué, David Ekabouma  d’African Garantee Fund, les banques classiques ne saisissent pas encore les contours des affaires commerciales que peuvent apporter ces opérateurs du secteur de l’énergie solaire. Le financement des activités des PME, est considéré particulièrement par de nombreux acteurs du secteur financier en Afrique comme trop risqué au regard de leur incapacité à fournir des garanties nécessaires pour sécuriser les financements bancaires. C’est dans ce cadre particulier que la Commission économique pour l’Afrique a proposé la mise en place d’un fonds de garantie ayant pour objectif d’accroître l’accès des PME au financement. D’où la création de l’African Garantee Fund (AGF) pour répondre aux défis connexes d’octroi de garanties aux banques en couvrant partiellement,  jusqu’à hauteur de 75% les risques de défaillance des PME et d’assistance technique au secteur financier dans leurs efforts de maîtrise du risque PME ainsi que de l’aide aux PME afin d’améliorer la qualité de leur management.

Selon David Ekabouma la combinaison de ces deux services permet non seulement de faire baisser de manière significative,  les coûts de transaction dont les opérateurs du secteur solaire ont mentionné mais également d’augmenter les retours sur investissement. La BAD compte parmi les actionnaires et les partenaires de l’African Garantee Fund (Agence Danoise de développement Internationale, Agence espagnole de coopération internationale au développement, Agence française de développement, Fonds nordique pour le développement et le partenaire, Agence suédoise de coopération internationale au développement).

Le nouveau produit pour lequel, l’AGF fait des démarches auprès des établissements bancaires afin de les informer des opportunités commerciales qu’offre le secteur des énergies renouvelables, est la garantie verte qui répond aux besoins de financement des opérateurs du secteur de l’énergie solaire. Elle vise à encourager les institutions financières à soutenir la transaction écologique en réduisant les obstacles financiers et techniques inhérents au financement des investissements. Et c’est grâce à cette garantie verte de l’AGF et à la BAD que les opérateurs de l’énergie solaire opérant au Rwanda et en Tanzanie, ont proposé des options commerciales gagnant-gagnant. L’idée est de leur faire comprendre qu’il ne s’agit de faire des gains rapides mais de considérer les moyen et long termes et surtout l’impact social de ces investissements. En Tanzanie, il est prouvé que les clients du solaire peuvent payer leurs dettes en moins de 3 ans sur des prêts en monnaie locale.

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