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L' énergie de demain est, de plus en plus, une réalité


En constante augmentation depuis l'avènement de l'ère industrielle, la consommation énergétique mondiale ne cesse d'évoluer pour répondre à l'ensemble de nos besoins en transport, en chauffage ou en électricité. Le développement des énergies renouvelables, illimitées et propres, contrairement aux fossiles, apparait dès lors comme l'un de principaux enjeux actuels, alors que l'« énergie de demain » sera au cœur des débats de l'Exposition internationale d'Astana, en 2017 (Astana Expo-2017).

En 2015, les énergies vertes ont connu une progression sans précédent. C'est ce que démontre le Rapport sur le statut mondial des énergies renouvelables 2016, publié mercredi 1er juin par le réseau international REN21 – chargé d'évaluer le secteur. Si leur développement est dû en grande partie aux énergies éoliennes ( 17 %) et photovoltaïques ( 28 %), il représente tout de même 1 849 gigawatts (GW) de capacité installée l'an dernier ( 8,7 % sur un an). Plus marquant encore, tandis que les investissements dans les renouvelables ont atteint des sommets (286 milliards de dollars, deux fois supérieurs à ceux dans les énergies fossiles), ceux-là ont été tirés, pour la première fois, par les pays émergents et en développement (156 milliards de dollars contre 130 milliards pour les pays avancés).

Le renouvelable de plus en plus accessible

Parmi ces derniers, la Chine fait office de meilleur élève, avec 103 milliards de dollars (36 % du total mondial et 17 % de progression annuelle). Suivent des pays comme le Chili, l'Afrique du Sud, le Pakistan et le Maroc, alors qu'à l'inverse, les pays développés ont ralenti de 8 % leurs investissements. Mais c'est paradoxalement d'Europe (principal acteur de ce ralentissement) qu'est venue la dernière bonne nouvelle en matière d'énergies renouvelables. Selon l'APREM, l'association portugaise spécialiste des énergies renouvelables, le Portugal a eu uniquement recours à l'éolien, au solaire et à l'hydraulique pour sa production d'électricité pendant quatre jours, du 7 au 11 mai derniers. Une prouesse inédite pour un pays de cette taille, alors même qu'en 2013, le Portugal ne tirait que 23,5 % de son énergie de sources renouvelables. De bons résultats, donc, à mettre au crédit d'une politique ambitieuse de transition énergétique enclenchée depuis plusieurs années, plus ou moins généralisée à l'international.

C'est le second enseignement qu'il convient de tirer du rapport publié par REN21. De plus en plus de pays se dotent de véritables armes en matière d'énergies vertes : début 2016, selon ses analyses, 173 pays s'étaient fixés des objectifs et 146 avaient adopté des politiques d'appui au niveau national ou régional. Si la COP21, qui s'est tenue à Paris en décembre dernier, n'est pas étrangère à cet activisme politique vertueux, le rapport note également que le prix des nouvelles technologies, à la baisse, incite fortement les pays à agir.

Si les énergies solaire et éolienne prennent progressivement le pas sur les autres, c'est en effet grâce à des coûts de plus en plus compétitifs. A terme, pourtant, seule une combinaison efficiente de toutes les ressources décarbonées pourra permettre d'éviter le recours aux combustibles fossiles et d'engager la planète sur la voie d'un développement plus responsable. Cette idée semble faire son chemin depuis la COP21 de Paris. La part des énergies renouvelables dans les mix énergétiques nationaux ne cesse d'augmenter ces dernières années, et l'exemple du Portugal est aujourd'hui assez révélateur des opportunités qui s'ouvrent en la matière.

Astana Expo-2017 : l' « énergie de demain » tient sa grand-messe

La ville de Bonn, en Allemagne, accueillait d'ailleurs du 16 au 26 mai derniers une nouvelle session de négociations, réunissant les chefs des délégations des 197 parties à la Convention climat. Avec, pour objectif, d'évoquer et de poser les bases de la mise en œuvre concrète et rapide de l'accord de Paris par les pays signataires. Celui-ci prévoit en effet des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre, d'augmentation des énergies renouvelables dans le mix énergétique des pays engagés, et la promotion des mesures d'efficacité énergétique à l'échelle des nations.

Ces problématiques sont aujourd'hui au centre des négociations internationales et seront reprises à l'occasion de la prochaine exposition internationale organisée à Astana (Kazakhstan) du 10 juin au 10 septembre 2017. Ce pays d'Asie centrale, fortement pourvu en combustibles fossiles, s'est lancé depuis plusieurs années maintenant dans une transition radicale vers une économie plus respectueuse de l'environnement. Il souhaite s'imposer comme un pilier de l'énergie durable et espère atteindre l'objectif ambitieux de 50 % d'énergies renouvelables dans le mix énergétique national d'ici 2050.

L’exposition sera donc nécessairement orientée vers ces thématiques et consacrée aux énergies de demain. Le but : encourager la présentation et l'expérimentation de technologies innovantes pouvant apporter des solutions aux enjeux énergétiques actuels – l'approvisionnement énergétique de la planète, la lutte contre le réchauffement climatique et la sauvegarde de la biodiversité. Selon Christine Lagarde, la présidente du Fonds monétaire international (FMI), il est en effet primordial que les pays, après s’être prononcés sur la question climatique à Paris, s’interrogent sur l’ « énergie du futur ». « L’exposition « Astana Expo-2017 » sera une plateforme de discussion autour d’un certain nombre de grands problèmes actuels, dont le réchauffement de la planète et la sécurité énergétique » a-t-elle souligné.

L'Autriche, qui vient tout justement de confirmer sa participation à cette nouvelle édition, est à ce jour le 60ème pays à s'inscrire dans cette démarche. Selon le ministre fédéral de la science, de recherche et de l'économie, Reinhold Mitterlehner, les entreprises autrichiennes pourront présenter à l'exposition des technologiques avancées dans le domaine de l'énergie renouvelable, de l'efficacité énergétique et des technologies dans le domaine de la protection de l'environnement. Au total, plus d'une centaine de délégations, ajoutées à plusieurs dizaines d'organisations internationales seront présentes l'année prochaine au Kazakhstan, pour parler « énergie du futur » et développement durable.

 

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