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Francophonie : l'ONU célèbre la Journée de la langue française et le multilinguisme


A l'occasion de la Journée internationale de la Francophonie, la Directrice générale de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, a souligné lundi « l'engagement irréductible » de son organisation à promouvoir la diversité linguistique et culturelle comme principe inhérent à la dignité humaine et comme moteur de dialogue et de paix.

« La langue française rapproche des continents et des communautés d'origines, de cultures et de croyances différentes. Elle tisse des liens de solidarité, elle ouvre des opportunités pour le développement et la lutte contre la pauvreté, elle représente un levier d'innovation et de créativité », a déclaré Mme Bokova dans un message diffusé à l'occasion de la journée célébrant chaque 20 mars la langue française.

« Sur les cinq continents des centaines de millions d'hommes et des femmes expriment en français leurs aspirations à une vie meilleure » a ajouté la Directrice générale, soulignant que la langue française est aussi « le socle d'un sentiment commun d'appartenance pour plus de 274 millions de locuteurs à travers le monde, qui peuvent exprimer leurs pensées selon leur cœur, sans utiliser de mots d'emprunt ».

« Aux côtés de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l'UNESCO réaffirme aujourd'hui son attachement à valoriser le potentiel immense de la langue française comme outil pour la paix et pour la pleine réalisation des Objectifs de développement durable pour tous », a conclu Mme Bokova.

« Le monolinguisme n'est pas une fatalité »

Le Secrétariat des Nations Unies célèbre lundi au siège de l'Organisation la langue française avec une discussion interactive consacrée au multilinguisme comme « valeur fondamentale des Nations Unies et un impératif d'efficacité ».

Co-organisé par l'OIF et le Groupe des Ambassadeurs francophones, l'événement met l'accent sur deux champs d'action où la diversité linguistique est essentielle, à savoir l'activité des juridictions internationales et les missions de terrain.

« En tant que langue de travail au même titre que l'anglais, le français bénéficie d'un statut unique au sein des Nations Unies », a déclaré la Secrétaire générale adjointe aux affaires de l'Assemblée générale et à la Gestion des conférences et Coordinatrice pour le multilinguisme des Nations Unies, Catherine Pollard dans un entretien accordé dimanche à Radio France Internationale. « Je crois important de rappeler que la langue française n'est pas sur le point de disparaître à l'ONU. Loin s'en faut. Le monolinguisme n'est pas une fatalité. Il suffit d'écouter le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, pour s'en convaincre », a-t-elle ajouté.

La Coordinatrice pour le multilinguisme des Nations Unies a rappelé que l'ONU encourage fermement l'apprentissage des langues par son personnel et qu'elle dispose, dans chacun de ses quatre sièges, à New York, Genève, Vienne et Nairobi, d'un programme d'apprentissage des langues, accessible gratuitement, qui permet aux agents de combler leurs lacunes si besoin.

« Personnellement, j'aspire à ce que tout agent au Secrétariat puisse s'exprimer, par écrit ou dans le cadre des réunions internes aux Nations Unies, indifféremment dans l'une ou l'autre des langues de travail », a indiqué la Secrétaire générale adjointe qui voit son rôle comme celle du « gendarme du multilinguisme » de l'ONU.

« Il va de soi que plus nous maîtriserons de langues, plus nous serons efficaces », a souligné Mme Pollard. « En tant que coordinatrice du multilinguisme, ce pour quoi je plaide, au sein des Nations Unies, c'est un changement d'état d'esprit, pour que la parité des langues de travail, la parité des langues officielles, l'impératif de multilinguisme, soient pleinement pris en compte à toutes les étapes de notre action ».

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