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La FAO met en garde contre les pénuries d'eau en Afrique du Nord et au Moyen-Orient


Les ressources en eau douce en Afrique du Nord et au Moyen-Orient ont baissé de deux tiers ces 40 dernières années, posant un défi énorme qui requiert une transformation des systèmes et des régimes alimentaires, selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).

« L'accès à l'eau fait partie des besoins essentiels pour garantir la sécurité alimentaire, la santé humaine et l'agriculture, mais les pénuries d'eau qui se profilent à l'horizon en Afrique du Nord et au Moyen-Orient représentent un énorme défi qui requiert une intervention massive et urgente», a déclaré le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, en visite au Caire, en Egypte.

« Ces 40 dernières années, les ressources en eau douce dans la région ont baissé de deux tiers et sont maintenant 10 fois inférieures à la moyenne mondiale d'eau disponible par personne, ce qui souligne la nécessité d'une profonde refonte des systèmes alimentaires», a-t-il ajouté.

Une récente étude de la FAO a démontré que les températures plus élevées pourraient contribuer à écourter, de 18 jours, les saisons de production et avoir pour effet de réduire les rendements agricoles de 27 à 57% d'ici la fin du siècle. L'élévation du niveau de la mer dans le Delta du Nil pourrait faire perdre à l'Egypte des quantités importantes de terres agricoles productives à cause de la salinisation.

De plus, « avec l'agriculture, les besoins énergétiques, ceux liés à la production industrielle et les besoins domestiques, la concurrence entre les secteurs utilisateurs d'eau aura seulement pour effet de s'intensifier à l'avenir », a-t-il indiqué.

José Graziano da Silva assistait à une réunion de haut niveau fruit de la collaboration entre la FAO et l'Egypte, dont le plan national vise à récupérer près de deux millions d'hectares de terres désertiques, notamment à des fins agricoles.

La viabilité en zone aride

Le travail de la FAO dans la région a déjà conduit à des évolutions telles que la mise en place de mécanismes de gouvernance décentralisés des eaux souterraines au Yémen et au Maroc, l'installation d'un système de pompage solaire en Egypte, d'un système de collecte des eaux en Jordanie, l'adoption de méthodes innovantes de comptabilité pour l'eau, l'amélioration de la préparation face aux situations de sécheresse au Liban et en Tunisie, l'élaboration de la première politique agricole nationale aux Emirats arabes unis et des expériences pilotes technologiques consistant à installer des compteurs d'eau dans des fermes.

« Le programme de l'Egypte pour les années à venir est particulièrement compliqué alors que le pays doit faire un choix vis-à-vis de ses cultures et revoir ses modèles de consommation», a averti M. Graziano da Silva, qui soulignait le risque potentiel lié au gaspillage d'eau dans le cadre de la culture de blé dans le pays.

Soutenant l'approche égyptienne, il a indiqué que la FAO s'efforcera d'organiser un forum sur l'investissement agricole d'ici la fin de l'année et dont l'objectif sera d'augmenter les investissements dans la chaîne de valeur agricole afin de soutenir la croissance économique et la création d'emploi et ce, en se concentrant sur quatre principaux domaines : le blé, le sucre, la viande et l'horticulture.

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