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Pour une école protectrice des droits des enfants


Les dix droits définis dans l’Initiative Pour une École Protectrice des Droits des Enfants décrivent une école « idéale » dispensant un enseignement de qualité. En adoptant une approche collaborative, ActionAid et le projet Droit à l’éducation défendent une éducation publique gratuite, obligatoire et de qualité pour tous. Nous voulons avant tout renforcer l’enseignement public. En effet, nous considérons que l’État est le premier responsable du respect, de la protection et la satisfaction des droits de l’éducation. Les écoles et leurs structures de gouvernance (comités de gestion des écoles ou associations de parents et enseignants) et le ministère de l’Éducation sont les institutions gouvernementales qui peuvent être tenues pour responsables de la réalisation de ces objectifs. Toutefois, les ressources dont bénéficient les écoles dépendent également du ministère des Finances, des bailleurs de fonds, des institutions financières internationales (Fonds Monétaire International et Banque Mondiale) ainsi que, dans une certaine mesure, de donateurs privés. Notre démarche relie donc le travail programmatique au niveau des écoles à des actions de plaidoyer et des interventions politiques dans les forums nationaux et internationaux. Nous nous efforçons en priorité de développer les capacités des élèves, des enfants, des communautés et des organisations de la société civile à défendre l’éducation de qualité, mais aussi à formuler leurs besoins à travers un processus à long terme de familiarisation avec la réflexion critique. Notre approche s’inspire à la fois des cadres existants en matière d’éducation et de droits humains et d’initiatives telles que le programme mondial des Écoles amies des enfants de l’UNICEF et l’initiative récompensant les écoles respectueuses des droits au Royaume-Uni. Les dix droits dérivent clairement de traités ou conventions internationales sur les droits humains, et se situent tous dans le cadre des ‘4A’ développé par la regrettée Katarina Tomasevski, selon lequel l’éducation doit être :
%u25A0 (mis) À disposition : l’éducation doit être gratuite et financée par le gouvernement et bénéficier d’uneinfrastructure appropriée et d’enseignants ;
%u25A0 Accessible : le système doit être sans discrimination et des mesures positives prises en vue d’inclure les populations les plus marginalisées ;
%u25A0 Acceptable : le contenu de l’éducation doit être pertinent, non discriminatoire, adapté à la culture et de bonne qualité ;
%u25A0 Adaptable : l’éducation doit évoluer en fonction de la transformation des besoins de la société et du contexte.
Ces ‘4A’, quoique dotés d’une grande puissance potentielle, ne sont pas toujours simples à utiliser. Les dix droits de l’approche sont plus explicites et offrent un cadre plus clair pour la mobilisation au niveau local, national et international. Le travail peut se focaliser sur l’un des droits en particulier, mais nous conseillons l’utilisation de l’ensemble des dix droits, qui sont tous interconnectés et se renforcent mutuellement. Avec cette approche, nous visons à fournir aux défenseurs de l’éducation de qualité un cadre simple et homogène, basé sur les droits, et facile à utiliser. L’initiative propose des outils pratiques, notamment une charte simple de dix droits fondée sur des données probantes collectées à l’aide d’indicateurs des droits humains et de l’éducation. Chaque droit est accompagné d’une série d’indicateurs pour lesquels il convient de recueillir des données. Ces indicateurs sont présentés sous la forme d’une enquête pour que toutes les informations puissent être recueillies de manière systématique. Nous considérons que le processus importe autant que le résultat. Impliquer toutes les parties concernées : enfants et parents, autorités locales ONG et syndicats d’enseignants, tous unis de bout en bout du projet, depuis l’élaboration de la charte jusqu’à la discussion des résultats, en passant par la collecte et l’analyse des données, est la seule démarche appropriée pour renforcer la prise de conscience des changements nécessaires et de la façon d’y parvenir. Les informations recueillies pourront ensuite être consolidées dans des « rapports citoyens » produits au niveau local, district / province et national, qui serviront de base aux actions futures de mobilisation, de plaidoyer et de campagne.

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