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L'aide au développement augmente de nouveau en 2016 mais les apports aux pays les plus pauvres diminuent


L’aide au développement a atteint un nouveau sommet en 2016 avec un montant de 142.6 milliards USD, soit une augmentation de 8.9 % par rapport à 2015 après prise en compte des taux de change et de l’inflation. L’accroissement de l’aide consacrée aux réfugiés dans les pays donneurs a contribué à la hausse de l’aide totale, mais lorsque l’on exclut les dépenses liées aux réfugiés, on constate tout de même que celle-ci s’est accrue de 7.1 %, selon les données officielles que le Comité d’aide au développement (CAD) de l’OCDE a recueillies.

Malgré cette évolution, les données de 2016 montrent que l’aide bilatérale (de gouvernement à gouvernement) aux pays les moins avancés a diminué de 3.9 % en termes réels par rapport à 2015, et l’aide à l’Afrique, de 0.5 %, certains membres du CAD étant revenus sur leur engagement d’agir pour inverser la tendance passée à la baisse des apports aux pays les plus pauvres.

L’aide publique au développement (APD) provenant des 29 pays membres du CAD a représenté en moyenne 0.32 % du revenu national brut (RNB), contre 0.30 % en 2015, le volume de l’aide ayant progressé dans la majorité des pays donneurs. Mesurée en termes réels - après prise en compte de l’inflation et des fluctuations de la monnaie - l’APD a maintenant doublé depuis 2000 (avec une hausse de 102 %).

L’APD affectée à l’accueil des réfugiés dans les pays donneurs a fait un bond de 27.5 % en termes réels par rapport à 2015, pour atteindre 15.4 milliards USD. Ce montant représente 10.8 % de l’APD nette totale, contre 9.2 % en 2015 et 4.8 % en 2014. Beaucoup de pays donneurs ont assisté à un afflux sans précédent de réfugiés au cours des deux dernières années, et le CAD s’emploie à clarifier les règles de notification de l’APD de façon à garantir que les dépenses consacrées aux réfugiés n’entament pas le financement destiné au développement. L’aide humanitaire a augmenté de 8 % en termes réels en 2016, passant à 14.4 milliards USD.

« Alors que les pouvoirs publics méritent les félicitations pour soutenir l’investissement dans le développement en cette période difficile, il est inacceptable – une fois encore – que l’aide aux pays les plus pauvres soit en régression. Les signes récents donnés par certains pays donateurs concernant les niveaux de l’aide future constituent une source supplémentaire de préoccupation », a déclaré Ángel Gurría, Secrétaire général de l’OCDE. « Les principales nations donatrices se sont engagées à recentrer leurs efforts sur les pays les moins développés. Il s’agit maintenant de traduire ces engagements en actes. Ensemble, nous devons être très attentifs à la destination des ressources financières et à ce qui est inclus dans l’aide extérieure ». 

Une règle du CAD datant de 1988 autorise les pays donneurs à comptabiliser dans l’APD certaines dépenses consacrées aux réfugiés pendant la première année qui suit leur arrivée. L’Australie, la Corée, le Japon et le Luxembourg n’ont comptabilisé dans leur APD pour 2016 aucune dépense concernant les réfugiés, mais 11 pays ont affecté à ces derniers plus de 10 % de leur APD. Parmi eux, l’Allemagne, l’Autriche, la Grèce et l’Italie ont employé plus de 20 % de leur APD à la prise en charge du coût des réfugiés.

Communiqué de l'OCDE

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