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Transition vers l'efficacité énergétique : grandes victoires pour la santé humaine et les ressources naturelles


Une transformation radicale de la manière dont l’énergie est fournie et utilisée sera nécessaire si le monde souhaite atteindre son objectif de maintenir l’augmentation de la température en-deçà des deux degrés, mais les impacts de cette transformation sur l’environnement et les ressources naturelles demeurent obscures.

C’est pour cette raison que le Panel international pour la gestion durable des ressources, un groupe d’experts éminents spécialisé dans la gestion des ressources naturelles hébergé par l’ONU Environnement, offre une évaluation mondiale des bénéfices, des risques et des compensations engendrés par le déploiement de technologie à rendement énergétique élevé combinées à une production de l'électricité à faible émission de carbone.

Dans son dernier rapport, intitulé Choix de technologies vertes : implications des technologies à faible teneur en carbone pour l’environnement et pour les ressources, lancé aujourd’hui à l’occasion du Forum de Vienne sur l’énergie, le Panel a examiné huit technologies à rendement énergétique élevé et 36 sous-technologies utilisées dans les secteurs du bâtiment, de l’industrie et du transport. Le rapport démontre que bien que l’utilisation de ces technologies entraîne de nets avantages pour l’environnement, en particulier en ce qui concerne la réduction des émissions à effet de serre, de la pollution de l’air et de l’occupation des sols, cela pourrait entraîner d’autres préoccupations comme l’augmentation l’utilisation en hausse de certains métaux.

 « Nous sommes sur la bonne voie. Nous savons que purifier l’air que nous respirons entraîne d’importants bénéfices pour les être humais et la santé de l’environnement, et nous savons aussi que les technologies à rendement énergétique élevé peuvent contribuer à la réduction des effets néfastes du changement climatique », affirme Erik Solehim, directeur de l’ONU Environnement.

« Ce dont nous sommes désormais sûrs, grâce à ce rapport, c’est que nous devrons faire des concessions, particulièrement en ce qui concerne l’utilisation des métaux. Nous avons l’opportunité d’agir : en faveur du recyclage, pour assurer une économie circulaire et réduire les déchets, pour l’innovation et pour réduire l’utilisation des métaux – qui pourrait par ailleurs permettre la création d’emplois verts – afin d’assurer la mise en œuvre de solutions pour un monde plus vert. »

Ce rapport est important car c’est uniquement en obtenant une idée plus complète des impacts des technologies à faible teneur en carbone tout au long de leur cycle de vie que les gouvernements et les régulateurs pourront mettre en place des politiques capables d’amplifier les bénéfices pour l’environnement.

La modélisation faite pour le rapport est basée sur deux scenarios : un pour lequel les températures mondiales augmentent de 6°C utilisées comme scénario de référence, et l’objectif mondial de l’augmentation de 2°C au-dessus des niveaux préindustriels.

Les résultats de l'analyse incluent :

  • La production d'énergie à faible teneur en carbone et de technologie à rendement énergétique élevé sont nécessaires afin de réduire considérablement les émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dans le cadre du scénario à 2 degrés, la combinaison de ces technologies a le potentiel de réduire d’environ 25 milliards de tonnes par an les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050, soit environ 34% inférieures aux émissions sous leur forme habituelle.
  • Les technologies énergétiques à faible teneur en carbone ne sont pas uniquement bénéfiques à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le rapport constate que dans le cadre du scénario à 2 degrés, plus de 17 millions de tonnes par an de matières particulaires et plus de 3 milliards de tonnes d'émissions toxiques pour les humains pourraient être évitées.
  • Les technologies énergétiques à faible teneur en carbone atténuent également la pression sur les sols et l’eau, mais elles peuvent contribuer à augmenter la pression sur les ressources métalliques. Selon le rapport, plus de 200 milliards de mètres cubes d'eau par an et près de 150 000 kilomètres carrés d'occupation des terres pourraient être économisés d'ici 2050, mais, au cours de la même période, les technologies énergétiques à faible teneur en carbone nécessiteront plus de 600 millions de tonnes de ressources métalliques nécessaires aux infrastructures supplémentaires et aux besoins de câblage.
  • En 2050, une pénétration à 90% de l'éclairage LED, ainsi que les améliorations d'efficacité attendues et la production d'électricité décarbonée, permettraient à la demande mondiale d'éclairage de croître 2,5 à 3 fois tout en réduisant la quantité totale d'énergie consommée.
  • Les technologies d'isolation des bâtiments envisagées dans le rapport pourraient réduire de 30 à 50% les émissions de gaz à effet de serre tout au long du cycle de vie du chauffage et du refroidissement dans les climats chauds et froids.
  • La décarbonisation de l'électricité doit accompagner l'électrification des transports, en particulier dans les régions qui dépendent fortement de l'électricité produite à base de combustibles fossiles. Le rapport révèle que l'électrification rapide du transport de passagers dans les régions qui dépendent du charbon et de l'électricité à base de pétrole a entraîné une augmentation – plutôt qu'une diminution – des impacts environnementaux et des ressources naturelles.

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