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Les îlots de fraîcheur se multiplient à Québec et à Montréal


Le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal) et Nature Québec profitent de canicules record en Europe et des récents signaux d’alarme envoyés par les spécialistes de la santé pour lancer un appel à l’action dans la lutte contre les îlots de chaleur urbains et la pollution atmosphérique au Québec.

À l’heure où on annonce les impacts décuplés des changements climatiques dans les grandes villes du monde, les deux organismes, via leurs projets ILEAU (CRE-Montréal) et Milieux de vie en santé (Nature Québec), se sont alliés l’instant d’une semaine dans le but d’encourager une prise de conscience sur cet enjeu majeur. Durant 7 jours, des actions simultanées ont été menées à Québec-Lévis et à Montréal afin de faire découvrir les projets des deux territoires.

Depuis 2015, les projets ILEAU et Milieux de vie en Santé multiplient les interventions de lutte aux îlots de chaleur et à la pollution, en collaboration avec des partenaires des milieux institutionnels, de la santé, scolaires et privés. Ces projets visent à améliorer la qualité de vie et de travail des citoyens des villes, particulièrement des populations vulnérables qui sont affectées de façon inéquitable par les changements climatiques. Les actions menées reposent sur une vision élargie intégrant autant les enjeux de verdissement, de mobilité active que d’accès aux espaces verts.

Étendre le mouvement à l’ensemble du Québec

Plusieurs études, dont une récente de Nature Climate Change, démontrent que la température des grandes villes dans le monde augmentera en moyenne de 7 à 8 degrés celsius d’ici 2100, ce qui signifie des problèmes de santé et des pertes de PIB annuels entre 2,3 et 5,6 %1 . Au Québec, les grands centres urbains comme Québec et Montréal n’y échapperont pas et d’autres villes comme Trois-Rivières et Gatineau connaissent également un problème croissant d’îlots de chaleur.

Avec leurs opérations de lutte aux îlots de chaleur urbains, Nature Québec et le CRE-Montréal souhaitent mobiliser les collectivités dans leur ensemble à poser des gestes concrets. Qu’il s’agisse d’administrations municipales, de propriétaires privés, d’organismes communautaires ou de citoyens, tous sont invités à devenir acteur de changement.

« Par nos projets-vitrines à Montréal et à Québec, nous souhaitons inspirer d’autres municipalités à emboîter le pas. La diversité des projets, le nombre de propriétaires engagés et l’engouement dans la communauté illustrent qu’ensemble, c’est possible de transformer nos milieux de vie. La centaine d’interventions déjà réalisées dans l’Est de Montréal en est la preuve concrète, au plus grand bénéfice de l’ensemble de la population », selon Emmanuel Rondia, coordonnateur du projet ILEAU au CRE-Montréal.

Des retombées multiples

Pour Nature Québec et le CRE-Montréal, l’implication de la collectivité dans les projets favorise le développement d’un sentiment de mieux-être collectif, tout en permettant à la population de se réapproprier des petits bouts de ville.

« Chaque jour, nous constatons l’importance de la concertation de tous les acteurs impliqués dans nos projets. Notre intervention vise notamment à pallier au déficit nature dont souffrent les populations les plus vulnérables aux changements climatiques en milieu urbain, soit les enfants, les aînés et les communautés défavorisées. Nous choisissons les secteurs de nos projets en partie en fonction de ça. Pas de doute que de grands changements sont encore à venir au Québec par le biais de l’effort collectif, il y a encore tant de travail à faire! », indique Cyril Frazao, coordonnateur du projet Milieux de vie en Santé chez Nature Québec.

« Le gris morne et froid a cédé la place au vert chaleureux et flamboyant. L’engagement et la solidarité de tous les membres de la coopérative Château En Folie et partenaires ont remplacés l’indifférence. Du premier croquis de ce projet rassembleur à la dernière pelleté de terre, chacun a mis la main à la pâte, s’appropriant cette fabuleuse réalisation en lui soufflant un air de durabilité », souligne Zahra Ourhim, gestionnaire de la coopérative Château en folie située à Anjou.

« En plus des vignes qui ont été plantées le long de la clôture de la cour d’école pour filtrer les poussières et les polluants, notre module de classe en plein air est un succès depuis sa conception l’an passé. Les enseignants et les élèves adorent sortir à l’extérieur pour apprendre dans un environnement tout à fait rafraîchissant », a indiqué Mme Manon Verret, directrice adjointe à l’école primaire des Jeunes-du-Monde, située dans le secteur de Limoilou à Québec et où Nature Québec a mené un projet de verdissement.

« On doit encore sensibiliser les décideurs et la population à l’importance de la végétation en ville. La présence d’espaces verts entraîne de nombreux bénéfices pour la santé physique et mentale des gens, mais aussi pour la santé collective en créant notamment des lieux de rencontre qui permettent de briser l’isolement social. Il faut développer des corridors verts qui donneront envie aux citoyens de se déplacer autrement qu’en voiture, favorisant les saines habitudes de vie et diminuant les émissions de gaz à effet de serre. Les projets Milieux de vie en santé et ILEAU remplissent parfaitement ce rôle de sensibilisation et de mobilisation, mais aussi de passage de la parole à l’action. Parce que les arbres plantés aujourd’hui seront très importants dans 25 ans lorsque les changements climatiques frapperont de plein fouet », indique pour sa part Mélanie Beaudoin, conseillère scientifique en adaptation aux changements climatiques à l’Institut national de santé publique du Québec.

Source : CRE Montréal
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