M. PAUL KAGAME, Président du Rwanda, a avoué le sentiment partagé, malgré le travail qu’elle effectue, que l’ONU ne répond ni à nos besoins ni à nos attentes. Le Président a donc salué les deux « importantes » initiatives que le Secrétaire général a défendues cette semaine, à savoir, la réforme de l’ONU et la lutte contre les abus et l’exploitation sexuels. Ces mesures vont « au cœur de la question », a estimé le Président qui a pointé le doigt sur « le déficit de confiance et de redevabilité ». Pour véritablement offrir « une vie décente à tous », a-t-il estimé, l’ONU doit traiter tous les peuples qu’elle sert « avec impartialité et respect » et gérer « en bon père de famille » les biens qui lui sont confiés. Les abus et les gaspillages ne sont pas des problèmes de relations publiques mais bien « une menace existentielle » qu’il faut affronter, a insisté le Président.
Nous avons, a-t-il poursuivi, les outils et les mandats pour relever les défis de notre temps, qu’il s’agisse des changements climatiques, de la consolidation de la paix, de l’égalité entre les hommes ou du développement. Là où le bât blesse, c’est quand il faut lancer l’action, a-t-il constaté. Une réforme institutionnelle, ce n’est pas comme appliquer une couche de peinture. L’essence d’une réforme, s’est expliqué le Président, c’est un état d’esprit où l’on s’efforce constamment d’améliorer les performances et les produits, en se sentant responsable des échecs et des résultats. Le Président s’est réjoui que l’esprit de la réforme ait commencé à s’enraciner aux Nations Unies et à l’Union africaine, mettant les deux organisations dans la position de travailler ensemble. Des deux côtés, a-t-il prôné, des mesures concrètes doivent être prises pour améliorer la qualité de la coordination et des consultations. L’ONU et l’UA peuvent faire plus et faire mieux, a tranché le Président, avant d’insister sur le fait que son pays tient aussi aux objectifs de développement durable, à l’Agenda 2063 et à l’émancipation des femmes. Une collaboration plus étroite contribuera à combler le fossé numérique grâce à un accès universel à l’Internet de haut débit, qui permet de connecter les populations à des réseaux de « connaissances et de prospérité ».
Le Canada, le Rwanda et d’autres parties prenantes, a encore expliqué le Président, travaillent à sensibiliser l’opinion publique à l’énorme impact qu’on peut avoir tout de suite en ratifiant et en mettant en œuvre l’Amendement de Kigali au Protocole de Montréal. C’est, a -t-il insisté, l’action la plus importante qu’un pays puisse lancer pour s’attaquer directement aux changements climatiques et réaffirmer son engagement à l’Accord de Paris. Il faut moins de 15 ratifications pour que l’Amendement de Kigali entre en vigueur en 2019, a rappelé le Président.
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Source : ONU
Photo : ONU
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