M. JOSÉ ULISSES CORREIA E SILVA, Premier Ministre de Cabo Verde, a expliqué que son pays, petit État insulaire aux ressources naturelles rares, avait misé sur le « cosmopolitisme » et s’attelait à mériter la confiance de ses partenaires de développement et investisseurs. Il veille ainsi au respect des valeurs de la démocratie, la dignité humaine, les libertés et la pleine citoyenneté.
Soulignant le bien-fondé d’une approche qui met l’Homme au centre de toute politique, le Premier Ministre a expliqué que cela n’était possible que dans un environnement de paix et de sécurité qui permette aux gens d’envisager leur avenir plutôt que de « survivre » au jour le jour.
Vu le caractère « mondial » des menaces actuelles, comme le terrorisme, la criminalité organisée, le trafic de drogues ou encore les idéologies comme le populisme, la suprématie raciale et la xénophobie, le Premier Ministre a insisté sur la nécessité urgente d’y apporter des réponses au niveau mondial. Il a saisi cette occasion pour plaider en faveur d’un siège permanent pour l’Afrique au Conseil de sécurité, ce qui lui semble « pleinement justifié » si l’on veut que ce Conseil reflète la réalité actuelle. Il a lancé un appel en faveur de négociations sur la base d’un texte.
Abordant ensuite le Programme de développement durable à l’horizon 2030, il a constaté que, deux ans après son adoption, on peine toujours à le mettre en œuvre. « Les Nations Unies doivent jouer un rôle de catalyseur en formant des consensus et en mobilisant des ressources qui permettraient son application, son financement et la consolidation des capacités. »
À ce titre, il a salué les efforts en cours du Secrétaire général pour adapter le système de développement de l’ONU et pour mener des réformes des structures de management au Secrétariat. Il a également demandé que les pays à revenu intermédiaire et les petits États insulaires fassent l’objet d’une attention particulière. Il faut, a-t-il expliqué, tenir compte de leurs spécificités dans les critères d’évaluation utilisés pour analyser leurs faiblesses structurelles et leurs besoins de financement.
Le Premier Ministre a ensuite mis l’accent sur l’urgence de la mise en œuvre de l’Accord de Paris pour les petits États insulaires. « Il faut que cela devienne une priorité mondiale », a-t-il martelé, exprimant sa solidarité avec toutes les îles et les États américains récemment frappés par des ouragans, notant que désormais ils étaient plus fréquents et plus dévastateurs. « Chaque nouvelle journée est une journée de perdue pour mener une action vigoureuse et mondiale contre les facteurs qui provoquent et accélèrent les changements climatiques », a-t-il regretté avant de tirer la sonnette d’alarme en affirmant que « chaque île qui disparaît à cause des changements climatiques sera un cauchemar pour l’humanité ».
Pour sa part, Cabo Verde a déposé les instruments de ratification de l’Accord de Paris et signé le Traité sut l’interdiction des armes nucléaires. Se félicitant également de la tenue de travaux préparatoires pour élaborer un instrument international juridiquement contraignant pour la préservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine dans les zones qui ne dépendent pas d’une juridiction nationale, il a appuyé l’idée d’une conférence diplomatique, en 2018, pour élaborer une telle convention.
Avant de conclure, il a fait part de la volonté de son pays de devenir un centre de transit au milieu de l’Atlantique pour le tourisme, le transport aérien, les opérations portuaires et les opérations financières, ainsi que pour accueillir des sièges de sociétés dans les domaines du numérique et des nanotechnologies.
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Source : ONU
Photo : ONU
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