M. IBRAHIM YACOUBOU, Ministre des affaires étrangères, de la coopération, de l’intégration africaine et des Nigériens à l’extérieur, a mis l’accent d’emblée sur le soutien que les Nations Unies devraient apporter aux pays les plus vulnérables: pays moins avancés, pays sans littoral et petits États insulaires en développement. Rappelant que la coopération et la solidarité sont des piliers essentiels de l’ONU, il a exhorté les États Membres à en faire preuve en vue de pouvoir réaliser les objectifs de développement durable et a souligné l’impérieuse nécessité d’une mobilisation effective des ressources nécessaires au financement du développement, conformément au Programme d’Addis-Abeba.
Le Ministre a brossé un tableau des politiques et mesures prises au Niger dans ce contexte, notamment l’adoption du Plan de développement économique 2017-2021, qui s’inscrit dans la Stratégie de développement durable et de croissance inclusive du Niger à l’horizon 2035. Ce plan tient également compte des grandes lignes de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ainsi que celles du Programme de développement durable à l’horizon 2030, a précisé le Ministre. Ce Plan sera présenté aux partenaires techniques et financiers du Niger lors d’une table ronde des bailleurs de fonds qui aura lieu à Paris du 11 au 13 décembre 2017.
M. Yacoubou a ensuite abordé les défis sécuritaires auxquels sont confrontés tous les pays du Sahel, dont le sien. Il a distingué entre trois foyers de menaces. La première menace est liée à la situation en Libye: sans un gouvernement ayant autorité sur tout le territoire, avec des milices, des groupes terroristes et des trafiquants, le processus de paix peine et la situation risque de déborder sur les pays voisins. Par conséquent, le Niger appelle la communauté internationale à s’engager véritablement pour la restauration d’un ordre démocratique en Libye permettant aux Libyens d’être maîtres de leur destin politique; pour une réconciliation inclusive, à l’exclusion des groupes terroristes; pour l’unification de l’armée nationale, le désarmement des miliciens et la neutralisation des groupes terroristes; et pour un processus référendaire et électoral sur la base d’une nouvelle Constitution et de lois électorales consensuelles.
La deuxième menace à laquelle est confrontée le Niger est celle du bassin du lac Tchad et plus précisément la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram. Grâce à une action conjointe avec le Cameroun, le Tchad et le Nigéria, les capacités offensives et de nuisance de Boko Haram ont été considérablement réduites mais le risque d’attentats-suicide et de capture d’esclaves sexuelles est toujours réel, a estimé M. Yacoubou.
La troisième menace, la plus préoccupante de l’avis du Ministre, est la situation dans le nord du Mali. Deux questions doivent être réglées: la mise en œuvre des accords de paix et la lutte contre les groupes terroristes et les trafiquants. « Tant que ces derniers n’auront pas été appréhendés, il sera difficile de mettre en application les accords de paix ou d’espérer la restauration de l’autorité de l’État malien sur l’ensemble du territoire national », a estimé M. Yacoubou. C’est pourquoi les membres du G5 Sahel ont décidé de mettre en place une Force conjointe. Le Ministre a déploré la faible mobilisation de la communauté internationale pour rendre cette force opérationnelle et a demandé au Conseil de sécurité un vote d’une nouvelle résolution, qui prévoie un engagement de leurs forces au titre du Chapitre VII et un mécanisme de financement prévisible et durable.
Le Ministre a également abordé la question des migrants, et, en tant que pays de transit, le fait que le Niger accueille dans les régions de Diffa et Tillabery plus de 200 000 réfugiés, personnes déplacées internes et retournées.
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Source : ONU
Photo : ONU
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