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Education malade, le ministre de l'Enseignement supérieur crève l'abcès en dehors de l'hôpital


Lors d’une interview le 25 juin dernier, le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU), Steve Mbikayi, avait demandé la suppression des examens d’Etat en RDC, les épreuves qui sanctionnent la fin des études secondaires. Il s’appuyait alors sur les irrégularités majeures qu’on peut facilement détecter lors du déroulement de ces épreuves. Hélas, cette déclaration n’a pas enchanté son collègue le ministre de l’enseignement primaire, secondaire et professionnel (EPSP), Gaston Musemena qui l’a qualifié de hors éthique.

Pour Gaston Musemena, «  les décisions au niveau du gouvernement se prennent au conseil de ministres. Et les décisions de cette importance ne peuvent être traitées qu’au conseil de ministres. » La proposition du ministre de l’ESU vise à annuler les examens de d’Etat qui conditionnent l’entrée à l’université, car il note une baisse sensible du niveau des élèves qui viennent du secondaire. Mais le ministre Gaston Musemena a répliqué que cette initiative ne cadre pas avec l’éthique professionnelle.

Le gouvernent fait de l’argent lors des examens d’État

Les deux ministres se bousculent peut-être pour des raisons de qualité de l’éducation, mais peut-être pas ! En effet, c’est peut-être pour des raisons pécuniaires qu’ils se frottent, car le gouvernement congolais fait de l’argent sur le dos des élèves lors du déroulement de ces épreuves, en commençant par les frais de participation, jusqu’à la publication de résultats. Tout est payant. C’est un véritable commerce pour le gouvernement congolais.

Alors, voici comment le gouvernement procède à la vente des résultats des examens d’Etat .Depuis quelques années, le gouvernement publie les résultats via des entreprises de télécommunications. Tout personne désirant connaitre le sort de sa fille ou de son fils, de son ami ou de sa sœur, doit posséder une carte Sim ou une puce de l’une des entreprises avec lesquelles le gouvernement congolais a fait un marché.

Ensuite, il doit acheter un forfait de 700 francs congolais (environ 45 centimes de dollar américain), et cela à chaque consultation. Cette situation semble ne pas figurer sur la liste des irrégularités que le ministre de l’ESU avait évoquée lors de son interview. Pour cette année, plusieurs entreprises se battent pour avoir une part de ce marché profitable pour le gouvernement congolais et ses partenaires. De son côté, l’Agence congolaise de presse réclame le monopole de la publication des examens d’État comme c’était le cas lors des années antérieures pour laquelle elle chargeait des frais aux parents.

Bref, ces deux ministres semblent avoir oublié que leur mandat est d’abord et avant tout l’accessibilité à une éducation de qualité.

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