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Co-compostage des déchets bruns avec des déchets verts


Soucieux des questions environnementales, l’Institut International de l’Eau et de l’Environnement (2iE) a toujours développé des initiatives pour limiter les impacts de ses activités sur l’environnement. Ces actions passent par la gestion des déchets solides sur ces deux campus universitaires. En absence de filière d’évacuation définitive, ces charges ne cessent d’augmenter d’une année à l’autre. De plus, sur le plan environnemental, cette situation présente une source de nuisance sérieuse sur les plans paysager, sanitaire et olfactif, d’où la nécessité de réfléchir urgemment au choix des filières de traitement et/ou de valorisations adaptées au contexte local.

Dans cette perspective, nous avons proposé de réaliser un essai de co-compostage, en vue d’aboutir à la conception et à la réalisation d’un guide méthodologique d’expertise pour appréhender les conditions optimales de réussite de cette filière et sa pérennité dans une optique de développement durable. En effet, le compostage est une alternative intéressante au recyclage des déchets organique qui pourrait en grande partie subvenir aux besoins de sols agricoles, en termes d’apport des amendements et/ou fertilisants contenus dans les boues, en particulier l’azote et le phosphore, améliorer la capacité de rétention d’eau dans le sol…etc.

La démarche qui a prévalu pour mettre au point cette méthodologie de co-compostage s’appuyait sur l’optimisation la plus exhaustive possible des conditions de déroulement de la filière en se référant aux travaux de la littérature y compris les travaux de notre laboratoire « Le Laboratoire Eau Dépollution Ecosystème Santé (LEDES) » ayant réalisé une multitude de travaux sur le compostage de déchets solides (Sebgo 2015). Pour ce faire, avant la mise en pratique, une compilation des informations indispensable et une évaluation des conditions rigoureuses de réussite de la filière en termes de la taille des particules, les conditions d’aération manuelle et la rectification de l’humidité convenable à la croissance des microorganismes ont été respecté.

Cette expérience a été réalisée sur les déchets verts et les déchets bruns, favorisant une aération et un rapport C/N optimal. Deux essais de Co-compostage ont été réalisés sur le site locale à 2iE, sous forme d’andains (Andain : 1/3 de déchets vert et 2/3 de déchets bruns), pendant 4 mois. Bien qu’il soit universellement utilisé, le concept de maturité de compost ne fait pas l’objet d’une définition unique et généralement acceptée. En effet, la validation de réussite de la présente alternative est basée sur la validation de plusieurs paramètres ainsi qu’indicateurs qui doivent être mesurés de l’amont à l’aval du processus, afin de déterminer le degré de stabilité et de maturité des produits finaux.

Au cours du compostage, les biotransformations des mélanges ont été suivies par les analyses physico-chimiques notamment (température, pH, humidité, carbone organique, azote total Kjeldahl, etc.). Après quatre mois de co-compostage, les deux mélanges A et B acquièrent des rapports caractéristiques de composts matures. Un pH autour de la neutralité dû au pouvoir tampon de l’humus. Une diminution remarquable du rapport C/N voisin de 21.Ce qui explique la diminution du carbone organique au cours du compostage qui en parallèle avec la décomposition de la matière organique est autour de 50%. Cette diminution de la concentration a lieu essentiellement pendant la phase de stabilisation.

La principale raison de cette diminution est l’utilisation par les micro-organismes des substances organiques indispensables à leur métabolisme. L’approche sélective (CTEA) nous a permis de connaitre l’évolution active d’actinomycètes mésophiles douées du pouvoir suppressif vis-à-vis d’un large spectre des germes pathogènes, ce qui peut montrer qu’en parallèle à l’évolution de la température le facteur biotique contribue avec un pourcentage à l’hygiénisation des substrats de co-compostage.

Enfin, cette approche, contribuera à désengorger les décharges sur nos deux campus, et limiter la propagation des dépôts sauvages. De même, la mise en place et l’intégration de cette technologie verte à 2iE permettra de recycler les déchets verts des espaces verts de la ville, et produira des composts dont les sols burkinabés ont largement besoin. Cette expérience locale pourra servir d’expérience pilote à l’échelle nationale.

Mediaterre pour ce dossier :MOGED

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