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Le pétrel des neiges, sentinelle du changement climatique en Antarctique


Par Christophe Barbraud, Directeur de recherche en écologie des populations, Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et Christophe Sauser, Doctorant en écologie, Centre national de la recherche scientifique (CNRS)

La manière dont le changement climatique influence les écosystèmes terrestres et marins est devenue ces dernières décennies un sujet de préoccupation majeur pour l’écologie et la biologie de la conservation.

Aux pôles, de profonds changements sont déjà visibles ; ils conduisent à une modification du cycle de vie de certaines espèces animales ou végétales.

En Arctique, au pôle Nord, l’étendue et l’épaisseur de la banquise ont drastiquement diminué ces quarante dernières années, avec deux records de fonte, en mars 2017 puis en mars 2018. Cette réduction menace les espèces qui dépendent de la banquise pour vivre et certains oiseaux marins ont été forcés de modifier leur régime alimentaire, ce qui a entraîné une baisse de la survie de leurs poussins.

En Antarctique, au pôle Sud, les changements climatiques entraînent des modifications plus contrastées de la banquise selon les régions. La réponse des écosystèmes diffère ainsi suivant que la couverture de glace augmente ou diminue.

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) prévoit dans ses projections climatiques une diminution globale de l’épaisseur et de l’étendue de la glace de mer en Antarctique d’ici la fin du siècle. Ce qui entraînerait une modification de l’écosystème naturel au détriment de nombreux organismes.

Positionnés en haut du réseau dit « trophique », c’est-à-dire de l’ensemble des chaînes alimentaires reliées entre elles au sein des océans, les prédateurs marins supérieurs (oiseaux, mammifères ou thons, par exemple) constituent d’excellents indicateurs biologiques de ces transformations.

Ces prédateurs utilisent de vastes zones en mer pour trouver leur nourriture et intègrent donc les variations de l’environnement océanique à de larges échelles spatiales. Ces animaux sont en outre « longévifs », certains individus pouvant vivre jusqu’à 50 ans. Ils témoignent ainsi des variations de l’environnement à l’échelle de nombreuses années, permettant d’avoir une vision globale de l’état d’un écosystème. Le pétrel des neiges en fait partie...

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