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Des caféiculteurs camerounais à l'école du business cluster du CIRAD et de l'IRAD


Dans l’objectif de lancer la production d’un café arabica de qualité au Cameroun, un atelier réunissant les acteurs de la région de l’Ouest présidé par le Directeur général adjoint (DGA) de l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD), Francis Ngomè, a été organisé le 15 mai 2019 à Bafoussam. En présence des chercheurs du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), partenaire technique du projet Breeding Coffee for Agroforestry Systems (BREEDCAFS).

En effet, les chercheurs de l’IRAD et du CIRAD ont réunis les producteurs et torréfacteurs de café de l’Ouest pour réfléchir sur des voies et moyens pour la création d’une plateforme d’innovation et des clusters, en vue d’aboutir à terme à une production d’un café arabica de qualité et profitable à tous les acteurs.

En plus de la production d’un café arabica de qualité, le projet BREEDCAFS entend introduire de nouvelles variétés de cette spéculation au Cameroun.

Les trois variétés hybrides en vue pour booster cette filière, selon le chercheur du CIRAD, Eric Penot, sont : le Marselesa, le Starmaya et H.L.

Les étapes de ce projet innovant qui vise à booster la production d’un café arabica de qualité au Cameroun en général et à l’Ouest du pays en particulier ont été présentées par le Dr Thierry Leroy du CIRAD.

Mais bien avant, la présentation générale du projet en lui-même a été déroulée par le Dr Eugène Ehabé, Directeur de la recherche scientifique à l’IRAD et coordonateur de BREEDCAFS au Cameroun.

Afin de mieux outiller les producteurs et les torréfacteurs, le projet BREEDCAFS inscrit dans son dispositif le renforcement des capacités.

D’où, selon le DGA de l’IRAD, l’atelier de Bafoussam va doter les acteurs de cette culture de rente «des compétences fondamentales pour évaluer et apprécier certaines contraintes liées à la production et à la commercialisation du café camerounais».

Pour atteindre les objectifs dudit projet, au terme des travaux riches en débats et partage d’expériences et de cas de figures extérieurs, des résolutions fermes ont été prises par les participants : l’adhésion des acteurs à l’idée de la mise en place d’une plateforme d’innovation et des clusters ; l’élaboration dans un bref délai d’un cahier de charges entre producteurs et torréfacteurs à partir du canevas esquissé par les partenaires techniques que sont le CIRAD et l’IRAD ; la création d’un groupe d’échanges interactifs sur WhatsApp…

Dans un contexte marqué par une période d’hibernation de la filière café (avec un niveau de production quasi-nul pour l’arabica, soit 1 603 sur 25 315 tonnes en 2018) au Cameroun, les acteurs de la filière café sont unanimes à reconnaître que le projet BREEDCAFS porté par le CIRAD et l’IRAD arrive à point nommé.

«Je pense que ce projet va être décisif pour la suite de notre carrière dans la filière café, parce qu’au départ, il nous permet de comprendre qu’il existe d’autres variétés de café qui peuvent apporter une valeur ajoutée sur la saveur du café. Il va aussi permettre de mettre sur une plateforme les producteurs et les torréfacteurs. Ce qui va mettre fin aux multiples intermédiaires ne jouant pas toujours franc-jeu entre les producteurs et les torréfacteurs…», a laissé ainsi entendre Ngouchime Adamou, le responsable de la SCA Frères du Noun (Kouoptamo, région de l’Ouest).

Pour mémoire, le bilan de la campagne caféière 2017-2018 donné par l’Office national du cacao et du café (ONCC) à Bankim (région de l’Adamaoua) fait état d’une production nationale commercialisée de 25 315 tonnes dont 1 603 tonnes d’arabica. Et le Cameroun entend porter cette production à 160 000 tonnes à l’horizon 2020. Un gap important pour atteindre cette ambition l’an prochain.

Pendant que la production mondiale est de l’ordre de 9 513 millions de tonnes.

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