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Entre l'imminence des risques de la pollution et une politique de l'autruche internationale, un enjeu : l'EAU


L’eau est source de vie et de prospérité, cependant nous atteignons aujourd’hui un point critique où la pollution des eaux met en danger toutes vies. Il s’agit là d’un fléau « invisible » n'épargnant aucune catégorie sociale et nécessitant une mobilisation internationale.

En effet, l’océan est non seulement un régulateur climatique (absorption de 30% du C02 anthropique et production de 50 à 75 % de l’oxygène global), mais également un espace économique majeur (support commercial de 90 % du transport mondial de marchandises et sources de nourritures pour 4,3 milliard d’individus). Toutefois, ses capacités régénératrices tendent à s’inverser. Selon le rapport 2019 de la Banque mondiale, la pollution a entrainé une augmentation de la salinité des eaux diminuant ainsi chaque année les rendements agricoles, ce qui équivaut aux besoins alimentaires de 170 millions de personnes et à une chute d’un tiers de la croissance économique des zones touchées. A cela s’ajoute, la multiplication de microplastiques dans toutes les sources d’eau terrestre, la baisse du taux d'oxygène des océans et l’apparition de zones mortes ou hypoxiques. Les répercussions sur la biodiversité et la santé sont sans appel ; l’azote contenu dans les polluants nuit à la croissance des enfants et est à l’origine de troubles du développement cérébral.

 Malgré ces conclusions alarmantes soulignant la contre-productivité de notre système de consommation, la question de la protection de l’eau est sujette à des mesures politiques hétérogènes et anti-environnemental. Lors du sommet du G7 à Biarritz, un plaidoyer pour l’océan, « L’Ocean call » avait été tenu par l’ONG Surfrider Fondation Europe afin de sensibiliser et de faire pression sur les chefs d’états. Le texte prévoit la création d’aires marines protégées (AMP) couvrant 30 % des océans d’ici 2030, la signature d’une convention sur les plastiques et l’institution d’un nouveau statut de l’océan, celui de « bien commun de l’humanité . » Ce statut implique une harmonisation global des réglementations et la mise en place d’une approche écosystémique des activités humaines. Néanmoins, en dépit de ces actions et des études scientifiques, certains pays prennent des résolutions contraires aux objectifs de développement durable et minimisent les risques liées à la dégradation de la qualité de l’eau : citons le rejet de la réglementation protectrice sur les cours d’eau (WOTUS) aux Etats-Unis ou encore l’initiative du gouvernement japonais d’enfouir dans l’Océan Pacifique les restes radioactifs de Fukushima.

#MOGED

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