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Etude de cas : la mine d'Aynak en Afghanistan : entre peacebuilding, développement et insécurité.


UN Environnement travaille sur les ressources naturelles et la consolidation de la paix en Afghanistan depuis 2003. L’Afghanistan est un pays qui possède de nombreuses mines, on y trouve du lithium, du cuivre, du fer, de l’or mais aussi des pierres précieuses. Il y a actuellement trois entreprises à grande échelle qui commercialise et investit dans le domaine mais aussi environ 170 plus petits opérateurs et environ 3000 artisans qui travaillent dans les mines. D’après les dernières estimations, il y aurait en Afghanistan entre un et trois billions de dollars de valeurs en ressources minérales. Ainsi les ressources minières en Afghanistan représentent un potentiel sans précédent et peuvent par conséquent contribuer potentiellement à la stabilisation et à la reconstruction post-conflit.

Mais comment développer les mines dans un contexte d’insécurité, de faible gouvernance et d’une faible confiance en l'état afghan ? Et donc comment faire des ressources minières un conducteur de la croissance économique, au lieu d’une malédiction et d’une source de conflit ?

Le projet de la mine Aynack, situé dans la province de Logar, est un projet sans précédent qui grâce au cuivre aurait une valeur de 100 milliard de dollars. Cela serait un atout considérable pour le pays qui pourrait contribuer de manière significative au développement de l’Afghanistan.

Pourtant, le projet de la mine n’est pas sans perturbations. On constate sept grands facteurs de complexité pour mener à bien le projet de la mine Aynack. 

Tout d’abord, afin de procéder au bon développement de la mine, cinq villages ont dû être relocalisé et à impacté au total plus de 115 familles. Ce déplacement de population a fait l’objet de plaintes, et les villageois ont ressenti un certain manque de respect de la part des dirigeants du projet. De plus, les villageois sont contraints par le couvre-feu imposé par les forces de sécurité et ne peuvent pas accéder à leurs terres quand ils le souhaitent et surtout la relocalisation a entraîné des tensions entre les différents “clans” à propos de l’accès à l’eau et aux terres.

Ensuite, le principal problème est l’insécurité. En effet, on ne peut pas étudier le développement des ressources en Afghanistan sans étudier le contexte d’insécurité. Avant tout, il est primordial de rappeler que la province de Logar à récemment été victime de la réapparition des talibans dans la région, mais est aussi menacée par le groupe Al-Qaïda. Ainsi, la région a fait l’objet d’incroyables violences et le site a été plusieurs fois attaqué, les infrastructures étant très difficiles à protéger. De plus, les tensions entre les différents “clans” se sont également intensifiées afin de contrôler davantage de territoire, ce qui a amené le gouvernement à répondre en déployant les forces armées, et la population locale rapportent de nombreux cas de harcèlement. Ainsi, les ressources minières sont particulièrement liées au contexte géopolitique de l’Afghanistan. On peut citer également le manque criard d’infrastructures. 

De plus, l’exploitation minière n’est pas sans effets sur l’environnement. Elle a un impact significatif sur l’environnement. D’après les estimations, la mine de cuivre d’Aynak, pour son fonctionnement, devrait consommée pas moins de 584 000 mètres cubes par jour et ce pendant les seize premières années. Ainsi, sans un plan au préalable structuré, les territoires environnant la mine pourraient faire l’objet d’une crise d’eau, ce qui va de plus être amplifié par le changement climatique. L’eau va en effet devenir de plus en plus rare dans la région. Enfin, il faudra faire impérativement de la prévention afin que les rivières ne soient pas contaminées.

La place de l'état n’est également pas négligeable. En effet, l’Afghanistan souffre d’un Etat trop faible. Il faudrait que le rôle de l'état se renforce afin d’être sûr que le projet fonctionne.

Enfin, le manque de transparence est un point crucial. L’accord pour le développement de la mine d’Aynak n’est pas publique et la plupart des gens n’ont pas conscience des impacts d’un projet d’une telle envergure. A cause du manque de transparence, il y a un grand manque de confiance entre les communautés et le gouvernement mais aussi entre le gouvernement et le secteur privé. 

#MOGED

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