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Gestion des réservoirs hydroélectriques et changement climatique : quel avenir ?


L’hydroélectricité, énergie renouvelable dont la production se fait aujourd’hui en France à un coût marginal nul, est nécessaire à la transition écologique. Utilisée principalement en complément à la production électrique des centrales nucléaires, sa singularité provient de sa très grande flexibilité ainsi que sa capacité à assurer un équilibre entre d’une part la demande, sujette à des variations très importantes d’un instant à un autre notamment en période hivernale, d’autre part, l’offre. Au-delà de cet aspect, les barrages hydroélectriques à réservoir sont primordiaux afin d’assurer l’approvisionnement des usages de l’eau et la préservation des milieux aquatiques en périodes printaniers et estivales. 

Sous hypothèse de changement climatique, cette gestion des barrages s’en verra modifié. B. Hamududu et A. Killingveit (2012) à travers une analyse SIG ont étudié l’impact du changement climatique sur la gestion barrages au niveau de plusieurs régions. Les résultats indiquent une variation selon les caractéristiques de chaque région mais aussi que des disparités pourraient être déceler au sein d’une même région.  En France ou en Espagne, un moindre débit des cours d’eaux, et des précipitations annuelles moyens inchangés ou à la baisse complexifiera l’adéquation entre offre et demande en eau ; les barrages hydroélectriques seront davantage sollicités afin d’assurer un équilibre entre une ressource disponible décroissante et une hausse des besoins en eaux des usages. Par exemple, la consommation en eau des plantes augmente avec le changement climatique. Aussi, un modèle conçu pour reproduire le fonctionnement des barrages hydroélectriques espagnoles prédisent qu’en raison du changement climatique et selon le scénario climatique envisagé, la production hydroélectrique pourrait baisser de 10% à 50% (Kepa Solaun, Emilio Cerda%u0301, 2017).  L’analyse coût/investissement de cette dernière suggère qu’investir davantage dans la construction de nouveaux réservoirs engendrera des profits nuls voir négatifs. Ce point de vue est approuvé dans de nombreuses études où il est proposé d’optimiser l’organisation des barrages existants en modifiant les règles de gestion et/ou en améliorant les méthodes prévisionnelles d’évaluation des performances etc… Ceci évitera de s’exposer à des niveaux d’incertitudes élevés dans un contexte où les conséquences du changement climatique demeurent encore incertaines. Les pays les plus vulnérables demeurent ceux de l’Afrique subsaharienne où les températures durant les périodes caniculaires peuvent être largement au-dessus des 45°, altérant la qualité des sols et donc entravant l’objectif de sécurité alimentaire. 

Il est impératif que chaque usage de l’eau (agriculture, énergie, AEP, industrie, tourisme nautique) consomme la ressource de manière plus efficiente. Dans le secteur des AEP cela consisterait à réduire les fuites d'eaux entre les lieux de traitements/potabilisation et de consommations des ménages afin de réduire la pression sur la ressource. Il serait également nécessaire de mettre en place des pratiques favorisant la réduction de gaz à effets de serres dans l’atmosphère. Par exemple, la diversification des assolements permettrait une atténuation des usages de pesticides; l’agroforesterie ou la plantation de haies faciliteraient l’emprisonnement du CO2  afin de ralentir le réchauffement climatique ainsi que ces conséquences environnementaux, économiques et sociaux désastreuses.  

[MOGED]

Illustration: wikipedia 

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