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La criminalité faunique en Afrique sub-saharienne


Une nette régression de la criminalité faunique en Afrique du Sud en 2020

L’activité de braconnage a baissé en Afrique du Sud du fait des mesures de confinement prises pour freiner l’avancée de la pandémie à corona virus.

En effet, le premier trimestre 2020 a été marqué par la chute (50%) remarquable du nombre de rhinocéros tués durant cette période. Selon le Ministère de l’Environnement, 1 028 rhinocéros ont été tués en 2017 contre769 en 2018, puis à près de 600 en 2019. Ce nombre s’est établi à 166 au premier trimestre 2020 nourrissant ainsi l’espoir des autorités sudafricaines que cette baisse sera continuelle tout au long de l’année.

Il faut rappeler que les cornes de rhinocéros connaissent une forte demande de l’Asie principalement la Chine et le Vietnam qui sont les principaux acheteurs. Se vendant à près de 7000 dollars le kilogramme de la corne, ce pachyderme est en voie d’extension dans les pays d’Afrique australe. Le Kenya est un pays très avancé en matière de lutte contre la criminalité faunique.

Les conséquences de la criminalité faunique

Chaque année en Afrique, 20 000 à 25 000 éléphants sont tués, sur une population totale de 420 000 à 650 000 têtes. La population des éléphants de forêt aurait décliné de près de 62 % entre 2002 et 2011. L’ivoire africain issu du braconnage représenterait pour le consommateur final en Asie une valeur marchande estimée de 165 à 188 millions de dollars US (ivoire brut). Par ailleurs, 94 % du braconnage des rhinocéros se produit au Zimbabwe et en Afrique du Sud, où vivent les dernières grandes populations.

Le braconnage et autres crimes commis sur la faune occasionne de lourdes retombées non seulement sur les ressources naturelles mais aussi sur l’économie et la sécurité des pays qui en sont victimes. Ainsi, d’après le rapport le rapport conjoint du Programme des Nations Unies pour l’Environnement et Interpol, le trafic d’animaux et de produits forestiers, d’une valeur estimée entre 70 et 213 milliards de dollars US par an, affecte une grande partie de la faune et de la flore à travers le monde. Des montants supérieurs ou égaux à l’aide public au développement qui s’établit à environ 135 milliards de dollars US par an. En outre, la biodiversité et tout un écosystème en est impactée ce qui constitue une véritable perte. D’après ce même rapport, la sécurité des pays et des communautés est engagée en ce sens que les infractions liées aux espèces sauvages et à la forêt permettent de financer différentes milices et groupes terroristes comme cela est le cas dans la sous-région d’Afrique centrale.

Enfin, comme pistes de solution à la criminalité faunique, les gouvernements devraient accroitre les partenariats entre Etats pour lutter contre ce phénomène, renforcer les cadres juridiques et prendre appui des bonnes pratiques mises en place par certains pays et, renforcer la coordination avec les organismes internationaux.

 [MOGED]

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