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Projet d'exploitation de la forêt d'Ebo : les communautés riveraines n'ont pas été consultées


La procédure de classement de plus de 68 000 hectares de la forêt d’Ebo (située dans le département du Nkam, région du Littoral) aux fins d’exploitation forestière, n’a pas été inclusive. Les communautés riveraines l’ont fait savoir le 17 octobre 2020 par l’entremise de certains chefs traditionnels de la zone abritant le massif forestier d’Ebo qui s’étend sur 150 000 hectares et abrite 40 communautés riveraines. « Nous n’avons jamais été consultés. Sinon on se serait entendu sur un cahier de charges pour savoir quels sont par exemple les sites rituels, les tombes, les anciens villages ou les aires protégées à mettre à l’écart », a déploré le chef du village Ndockbayembi II, Sa Majesté Charles Toukolin.

A sa suite, le chef Abel Titil du village Logmbo déclare avoir été sous-informé sur le dossier. Il martèle qu’« aucune correspondance ne nous a été adressée. On ne nous a pas expliqué les avantages et les inconvénients de l’UFA. Certainement le chef de l’Etat a retiré une partie de l’UFA pour y voir clair ».

L’expérience vécue avec l’exploitation de l’UFA 07-004 dans la zone en 2006 reste encore dans les mémoires. En effet, une société forestière ayant exploité la forêt durant cette période a barré les routes non permanentes après son départ, craignant de payer une amende de 700 millions de F au gouvernement, selon les prescriptions de la Banque mondiale. Le coordonnateur d’Exodus Banen (mouvement prônant le retour des Banen sur leurs terres, ndlr), Daniel Loka, abonde dans le même sens. « Il y a eu un problème avec l’UFA parce qu’il n’y a pas eu assez de communication », fait-il savoir.

En avril, une soixantaine d’acteurs de la société civile avaient déjà adressé une lettre au Premier ministre, Chef du gouvernement, pour demander « l’initiation d’un processus plus inclusif de planification de l’utilisation des terres ». Une partie de la forêt d’Ebo, notamment 68 385 hectares de l’Unité forestière d’aménagement (UFA) 07-006 a été classée par un décret du Premier ministre, daté du 14 juillet 2020. Dans une correspondance du secrétaire général de la présidence de la République du Cameroun datée du 11 août 2020, le décret du Premier ministre a été annulé.

 [MOGED]

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