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Mise en œuvre d’un projet : Éducation pour tous



  • Le PNUD et le Gouvernement de la Guinée, pays riche en ressources pétrolières, investiront 5,2 millions de dollars EU au cours des quatre ans à venir pour former quelque 2 000 enseignants, 36 conseillers pédagogiques et 45 inspecteurs de l’enseignement en vue de la mise en œuvre d’un projet dit «Éducation pour tous».

    Le but visé est de faire en sorte que tous les enfants de ce pays d’Afrique centrale soient scolarisés et achèvent leurs études primaires. Ce but doit être atteint avant 2010, soit cinq ans avant la date fixée pour le 2e Objectif du Millénaire pour le développement, celui de l’éducation primaire universelle. Ce projet aidera la population du pays, un million d’habitants, à parvenir au but global de réduire la pauvreté extrême de moitié d’ici 2015, étant donné que l’analphabétisme est l’une des grandes causes de la pauvreté

    Le projet est administré par le ministère de l’Éducation et de la Science, les autres partenaires étant l’UNICEF et l’UNESCO.

    Seuls les enfants en âge de fréquenter l’école primaire sont scolarisés. Par ailleurs, le pays ne compte que 884 établissements d’enseignement primaire. Dans certaines régions, il y a 70 élèves par maître et les deux centres de formation des enseignants – l’un à Malabo, dans l’île de Bioko, et l’autre à Bata, sur le continent – ne suffisent pas à répondre à la demande.

    Santiago Bivini, coordonnateur national du projet Éducation pour tous, a déclaré que le projet viendrait grossir les rangs des enseignants, améliorer la qualité de l’enseignement et élargir la couverture du système scolaire.

    «Le Gouvernement sait que l’éducation est un besoin fondamental pour que puisse s’établir une société ouverte et démocratique, une société fondée sur les droits, les connaissances et l’accès à l’information», a-t-il noté. Il conçoit ce projet comme une initiative stratégique de longue haleine, qui implique la société toute entière, a ajouté M. Bivini.

    Le lancement du projet, qui a eu lieu récemment, se situe un mois après une conférence sur la stratégie économique nationale à laquelle le PNUD a accordé un soutien actif.

    Le système d’éducation de la Guinée équatoriale se relève encore de 11 ans d’un régime dictatorial, qui a pris fin en 1990 mais qui l’a laissé sans ressources humaines, enseignants et autres, en nombre suffisant et sans infrastructure adéquate. Selon le ministère de l’Éducation et de la Science, l’infrastructure scolaire compte plus de 1 100 salles de classes établies dans des locaux provisoires.

    Le ministère signale également que la moitié des enseignants n’ont pas la formation requise, que la moitié des élèves inscrits dans le primaire sont d’un âge supérieur à celui de leur classe, et que le taux d’abandon scolaire s’établit à environ 20 % par an.

    L’une des prochaines étapes du projet Éducation pour tous sera de mobiliser des ressources supplémentaires auprès des donateurs. Le représentant résident du PNUD Bacar Abdouroihamme a noté que, compte tenu des défis que le pays doit relever et du manque de ressources humaines, il est important d’élargir la coopération à d’autres partenaires afin d’obtenir l’appui nécessaire au renforcement des capacités nationales en matière de développement.

    La Guinée équatoriale a connu un taux de croissance économique remarquable au cours de la décennie écoulée, atteignant une moyenne annuelle de 19 %, grâce aux investissements des entreprises en vue de l’exploitation de ses vastes réserves de pétrole et de gaz naturel. Elle a maintenant la possibilité d’employer ses richesses pétrolières pour promouvoir le développement au bénéfice des 60 % de sa population qui vivent encore dans la pauvreté.
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