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élimination des sachets plastiques au Burkina Faso, où en est-on avec le projet?



  • Les sachets et autres objets plastiques dans la nature constituent à n’en pas douter un problème environnemental majeur dans beaucoup de pays d'Afrique de l'ouest. Le cas du Burkina Faso est inquiétant.Il n'y a aucun doute, les déchets plastiques font perdre des milliards de F CFA à l’économie des pays qui ne contrôle pas leur collecte après usage. (morts d’animaux, mutilation d'oiseaux, bouchage des caniveaux, appauvrissement des sols, mauvaise image du pays à l’étranger, etc.). Mais au-delà de son impact négatif sur l'économie, le cadre de vie pollué et sale est source de nombreuses maladies et ne nous fait pas honneur. Se sentant interpellé comme tout citoyen, le Dr Noufou OUEDRAOGO propose une solution simple pour éradiquer le fléau.



    Dr. Noufou Ouédraogo : « Objets plastiques polluants, ma solution à  4 F CFA ! »« Je propose une solution pratique et rapide pour significativement réduire le nombre de déchets plastiques dans la nature. Cette solution vient compléter l’interdiction de la vente des sachets non biodégradables.
    Je propose que l’Etat ou les mairies rachètent les déchets plastiques éparpillés dans la nature auprès de toute personne qui voudrait bien les ramasser et les ramener à des lieux de collecte dans nos quartiers en ville ou dans nos villages. Cette mesure ne concerne que les sachets et les autres objets plastiques déjà utilisés, qui sont jetés partout dans la nature et dans nos caniveaux.
    Je suggère le prix de 4 F (quatre Francs) CFA par sachet plastique ordinaire et d’autres prix pour les autres types de sachets et autres déchets plastiques que l’on retrouve dans la nature. Évidemment le prix peut être revu en fonction du budget disponible pour ce programme mais également au fur et à mesure que les sachets deviennent rares dans la nature. En effet, dans un premier temps, comme les sachets plastiques sont en grand nombre dans la nature, on pourra proposer un prix de rachat assez bas et au fur et à mesure que les sachets deviennent rares, on pourra augmenter le prix de rachat afin de permettre aux collecteurs de toujours bénéficier d’une compensation raisonnable.
    Cette solution pratique permettra de collecter en un temps record une très grande quantité de déchets plastiques de notre espace publique et rendra certainement notre cadre de vie beaucoup plus agréable.

    En plus, elle permettra à beaucoup de personnes sans revenus d’avoir un peu d’argent pour subvenir à leurs besoins les plus élémentaires.
    Cette solution ne nécessite pas que l’Etat embauche qui que ce soit. »
    on peut dire qu'il a été entendu. Le gouvernement lancera quelques temps après une campagne de collecte et de rachat des sachets plastiques. De nombreuses personnes et associations se sont en effet engagées dans cette bataille.

     

    En 2015, ce sont 3000 tonnes de déchets plastiques d’une valeur estimée à 375 millions de F CFA, qui attendaient d’être achetées par l’Etat burkinabé via le ministère en charge de l’environnement et des ressources halieutiques (MERH). Cette opération d’achat qui connaît depuis fin décembre une accalmie, entre dans le cadre du projet de traitement et de valorisation des déchets plastiques lancé à Dori en mai 2014 par l’ex-ministre Salifou Ouédraogo et qui couvre l’ensemble du territoire national. Mécontentes de la situation, des associations réunies dans un collectif de 1800 membres, poussent un cri de cœur à l’endroit des autorités.

    « Nous demandons seulement que le gouvernement honore ses engagements », dixit Yacouba Bélemviré, président de l’association professionnelle des entreprises de valorisation des déchets plastiques (APEVA).

    Il faut rappeler que le projet national de traitement et de valorisation des déchets plastiques bénéficie d’un budget de 3 818 210 000 F CFA et s’étendra sur trois ans (Avril 2014- Mars 2017). Et jusqu’à la date du 20 décembre 2014, le projet avait permis de collecter 1600 tonnes de déchets plastiques avec plus de 215 millions de F CFA distribués à plus de 14 000 bénéficiaires. Après l'insurrection et la liquidation de l'ancien régime le projet semble battre de l'aile. Quel avenir pour ce projet salutaire ?

    Herman Frédéric BASSOLE
    Lefaso.net

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