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Le plan national de développement économique et social 2016-2020, dixit : l'enseignement supérieur au Burkina est malade.



  • L'enseignement supérieur traverse depuis plus d'une décennie une crise structurelle et nécessite une transformation profonde et qualitative. Le nombre d'établissements d'enseignement supérieur a presque doublé entre 2011 et 2013, passant de 80 à 138. Pourtant, l'offre reste faible avec un nombre d'étudiants pour 100 000 habitants qui est passé de 388 en 2011 à 443 en 2013. La proportion de redoublants dans l'enseignement supérieur, estimée à 13,4% en 2013, est plus forte dans les institutions publiques d'enseignement supérieur qui enregistrent 16,7%. Le ratio nombre de places assises par étudiant est de 1/4. Ce qui signifie que quatre étudiants se disputent une place à la même heure. Le corps enseignant du supérieur est constitué de 48,4% d'assistants, d'enseignants à temps plein et de vacataires. Dans les cinq prochaines années, 40% des enseignants-chercheurs seront admis à la retraite sans qu'une relève ne soit véritablement assurée.

     Il faut développer un enseignement supérieur de qualité

     Dans l'objectif d'assurer un développement harmonieux du secteur de l'éducation et de promouvoir un enseignement supérieur de qualité, les actions du gouvernement porteront sur : (i) l'intensification de la construction des infrastructures d'enseignement supérieur dans chaque région, (ii) l'amélioration de l'accessibilité au savoir par la transformation des centres universitaires polytechniques en universités moyennes régionales, (iii) la création d'une université virtuelle et de 13 espaces numériques ouverts, (iv) le renforcement en ressources humaines (enseignants, personnel ATOS), (v) l'accroissement du PPP, (vi) le renforcement du système LMD, (vii) le développement des filières professionnelles en lien étroit avec les besoins réels de l'économie, (viii) le développement de l'enseignement à distance afin de favoriser la formation permanente, (ix) l'amélioration de la production scientifique et des conditions de travail et de vie des enseignants. (x) amélioration de taux d’achèvement du troisième cycle.

     La qualité de l’enseignement passe par l’accompagnement des étudiants

     Par ailleurs, l'accompagnement social des étudiants sera également renforcé et diversifié en vue de l'amélioration de leurs conditions de vie et d'études. Aussi, des actions viseront à : (i) améliorer le cadre de vie et d'étude des étudiants, à travers des subventions à la restauration, au logement et au transport et l'accroissement des appuis financiers (bourses, prêts et aides) de l'État au profit des étudiants, (ii) renforcer les capacités d'accueil des universités et instituts de formation, (iii) développer la recherche universitaire dans les domaines connexes aux besoins de développement du pays et (iv) mettre en place des infrastructures de recherche universitaires.

    Le PNDES, proposé après la stratégie de croissance Accélérée pour le développement durable, (SCADD) et le Cadre stratégique de Lutte contre la Pauvreté (CSLP), serait – il là un plan en plus ?

    On est en droit aujourd’hui de se poser mille questions à savoir : qu’est ce qui pourrait donner à un tel plan la chance de réussir, s’il ne met pas en place un mécanisme fonctionnel pour sa réussite ? Autant pour les autres secteurs sociaux que pour l’enseignement supérieur, l’espoir est permis, mais un accompagnement de tous les burkinabé s’impose.

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