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La société civile africaine formée sur le fonds vert pour le climat



  • Les organisations de la société civile africaine se sont réunies les 27 et 28 mai 2017 à Abidjan pour plancher sur le rôle qu’elles pourraient jouer dans le cadre du Fonds vert pour le climat.

    Permettre aux acteurs de la société civile de mieux comprendre les mécanismes et le processus du Fonds vert pour le climat (FVC). C’est l’objectif de l’atelier régional de préparation de la société civile africaine au Fonds vert pour le climat organisé par Enda Energie avec l’appui de Germanwatch les 27 et 28 mai 2017 à l’hôtel Belle Côte à Abidjan.

    Mis en place en 2011 dans le but de mobiliser les financements des pays développés à destination des pays vulnérables afin de mettre en place des projets pour lutter contre les effets des changements climatiques, le Fonds vert (opérationnel depuis 2014) est un mécanisme complexe.

    Selon Emmanuel Seck, coordonnateur de programme à Enda Energie (Sénégal), au moment où les pays sont en train de soumettre les projets au Fonds vert pour obtenir des financements, il est nécessaire pour la société civile d’être informée, formée et mieux outillée pour participer à l’élaboration de projets afin de pouvoir les influencer en fonction des besoins et des priorités des populations.

    « Nous nous sommes rendus compte que la société civile connait peu ce mécanisme. Il faut que la société civile soit proactive (…) Donc il est important que les acteurs de la société civile soient davantage formés pour comprendre le mécanisme et les modalités de ce fonds vert parce que c’est nouveau », fait-il remarquer.

    Les pays développés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 pour alimenter le Fonds vert. Sur les 10 milliards de dollars reçus à ce jour, les projets approuvés dans le cadre de ce Fonds vert tournent autour de 2 à 3 milliards de dollars.

    « Si les pays en développement ne sont pas préparés et la société n’est pas impliquée, il y a de fortes chances que toutes ces ressources mobilisées n’est pas d’impact au niveau local. Alors, il faut que la société civile soit prête et qu’on se donne les moyens de faire un travail de plaidoyer mais en même temps d’accompagnement des projets pour que les résultats soient de qualité », souligne Jean Paul Brice Affana, conseiller en politique changement climatique et développement à Germanwatch, une organisation basée en Allemagne qui soutient les initiatives sur l’équité et le développement sobre en carbone notamment en Afrique.

    Un riche partage d’expériences

    Cet atelier, qui s’inscrit dans le cadre du projet de « Préparation de la société civile au Fonds vert pour le climat – focus sur l’Afrique », a été l’occasion de partager les expériences de certains pays comme le Sénégal, le Bénin, le Maroc qui ont soumis des projets au Fonds vert. Les travaux de groupes ont également permis de faire des propositions (notamment le renforcement des capacités) pour améliorer l’engagement et la participation de la société civile dans le processus du Fonds vert pour le climat. Une expérience enrichissante comme le souligne Paul Dossou Banka, responsable des politiques climats et développement à l’Ong AFHON au Togo :

    « Cet atelier nous a permis de renforcer nos capacités, de nous montrer comment nous organiser en réseau désormais, nous organiser en plateforme pour pouvoir au niveau national construire des mécanismes de participation beaucoup plus efficaces surtout en matière de suivi des projets qui seront élaborés, en matière de mise en œuvre de ces projets ».

    Dans le cadre de ce projet, des webinares sont prévus pour permettre à la société civile africaine de maîtriser les modalités et les procédures du Fonds vert. Il est aussi prévu des manuels pour renforcer la formation et les capacités de la société civile. À l’ouverture de cet atelier régional, le Dr Alain Serges Kouadio, représentant le ministère ivoirien de l’environnement, a dit qu’il « espère que cette fois-ci ce fonds vert climat pourra être au bénéfice des pays africains qui sont très vulnérables au changement climatique ».

    Anderson Diédri 

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