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Les pays africains auront besoin de données, de statistiques et de processus de coordination des politiques améliorés pour assurer le succès de la mise en oeuvre des ODD



  • Les pays africains auront besoin de données, de statistiques et de processus de coordination des politiques améliorés pour assurer le succès de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD), et la convergence avec l’Agenda 2063 de l’Union africaine.

    Tel  a été le consensus d’un panel de haut niveau qui s’est réuni le 21 septembre 2016 à New York, en marge de la 71e Assemblée générale des Nations Unies afin de débattre des perspectives de développement pour l’Afrique et de présider au lancement conjoint du Rapport de transition OMD-ODD 2016 : « Vers une approche intégrée et cohérente du développement durable en Afrique ».

    La publication, la dernière d’une série de rapports sur les Objectifs du Millénaire pour le développement
    (OMD), dresse un bilan des performances de l’Afrique pendant la campagne de développement menée sur une période de quinze ans et examine les enjeux et les possibilités associés à la double transition vers les nouveaux programmes de développement, l’un mondial et l’autre continental, qui ont été adoptés en 2015 : le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, la feuille de route de l’Afrique pour le développement.

    Le rapport souligne les progrès importants réalisés par le continent en matière d’amélioration des taux nets de scolarisation dans l’enseignement primaire ; de renforcement de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes ; de  réduction de la mortalité infantile ; de  lutte contre la transmission du Vih-Sida ; et de  garantie de la préservation de l’environnement.

    D’autre part, le document attire l’attention sur la réalisation partielle des engagements de l’aide publique au développement (APD) par les partenaires au développement, souligne la faiblesse persistante de l’Afrique dans les échanges mondiaux et demande aux Etats membres africains de prendre des mesures supplémentaires pour réduire la mortalité maternelle et l’incidence de l’extrême pauvreté.

    Actuellement, 42,8 % de la population africaine gagne moins de 1,90 dollar EU par jour. Selon les données les plus récentes, le nombre de personnes vivant dans une pauvreté extrême est supérieur de 109 millions par rapport à 1990.

    Pour garantir une mise en œuvre efficace des nouveaux programmes aux niveaux mondial et continental, le Rapport de transition 2016 souligne la nécessité que les pays renforcent leurs capacités en matière d’élaboration de politiques fondées sur la preuve et d’améliorer la coordination institutionnelle pour veiller à ce que la mise en œuvre des deux programmes implique une prise en compte équilibrée des trois dimensions du développement.

    Parmi les experts présents  à cette rencontre figuraient également Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique ; Albéric Kacou, vice-président des Ressources humaines et des Services institutionnels à la Banque africaine de développement ; Jeffrey T. Radebe, ministre de la Présidence de l’Afrique du Sud ; Ibrahim Assane Mayaki, directeur général du secrétariat du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) de la Commission de l’Union africaine ; Babatunde Osotimehin, directeur exécutif du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) ; Mario Pezzini, directeur du Centre de développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ; et Ayodele Odusola, économiste en chef du Bureau régional du Programme des Nations Unies pour le développement en Afrique.

    Concernant les dernières tendances  sur les OMD, Carlos Lopes a demandé aux États membres « d’accélérer les efforts pour diversifier leurs économies et d’ajouter de la valeur à leurs produits de base afin d’accroître les possibilités d’emplois décents pour leurs populations ».

    La Commission de l’Union africaine a  souligné que « la convergence des Objectifs de développement durable avec l’Agenda 2063 exige une mise en œuvre cohérente des deux programmes par les États membres africains », et Albéric Kacou a réaffirmé le soutien de la BAD à la mise en œuvre des deux programmes.  Le représentant de la BAD, a ainsi  précisé que « les priorités de la Banque, comme en témoignent les Top 5, offrent, dans la pratique, un effet de levier important pour la mise en œuvre des ODD et de l’agenda 2063 ».

     Ayodele Odusola, pour sa part, a souligné les engagements du PNUD « au renforcement des capacités nationales, au développement des synergies entre les objectifs et entre eux et à la création de coalitions en vue d’une mise en œuvre efficace des deux programmes ».

    L’autre message important des participants est que les pays d’Afrique ont déjà entamé la tâche difficile de mise en œuvre de l’Agenda 2063 et 2030, et que sa réussite exigera, entre autres, un renforcement des capacités en vue de l’intégration des deux programmes dans les cadres nationaux de planification, une coordination institutionnelle efficace et des dispositifs statistiques solides pour appuyer l’élaboration de politiques fondées sur la preuve et leur suivi ».

    Reconnaissant les profonds changements qui se sont produits en termes de développement et la nécessité d’élaborer des politiques de développement tenant compte des disparités entre les sexes, le directeur exécutif du FNUAP, Osotimehin, a conclu : « Nous devons composer avec le fait que l’Afrique est le seul continent où la population continuera de croître au cours des vingt à trente prochaines années. En tant que continent, nous ne pouvons pas avancer sans instaurer l’égalité entre les sexes ».

    Télécharger le rapport

    [ODD2030]

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