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Selon des experts, l'Afrique a besoin d'informations climatiques précises pour son développement



  • Les experts ont observé que la collaboration entre les principales parties prenantes de la chaîne de valeur des Services d’information sur le climat (SIC) est importante pour que l’Afrique puisse réaliser son programme de développement. Les participants de l’atelier tenu à Entebbe, en Ouganda, le 13 février 2019 pour valider la cartographie de projets le long de la chaîne de valeur de SIC appellent à une implication totale des gouvernements, des donateurs, des chercheurs, du secteur privé, des médias et des communautés pour faire face aux défis climatiques. L’atelier de validation était l’aboutissement des efforts du Centre africain pour la politique en matière de climat pour cartographier les activités des SIC en Afrique, grâce au soutien des Services d’informations climatiques et météorologiques pour l’Afrique (WISER) fondés par le Département pour le développement international du Royaume-Uni (DFID).

    James Murombedzi, Chef du Centre africain pour la politique en matière de climat (ACPC), déclare que l’Afrique a besoin d’une recherche factuelle pour éclairer ses programmes de budgétisation et de développement. « Des informations climatiques précises et SIC permettront à l’Afrique de résister aux changements climatiques en veillant à ce que les décideurs et les planificateurs dans les domaines de l’agriculture, de l’eau, de l’énergie, des infrastructures et de la santé soient bien informés et prennent des décisions avantageuses pour nos populations », dit Murombedzi. Bien que le SIC soit très important pour de nombreux pays, Murombedzi déplore l’insuffisance des processus systématiques utilisés en Afrique pour le conditionnement, la traduction et la diffusion d’informations répondant aux besoins des parties prenantes.

    Joseph Mukabana, Directeur de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), appelle à des prévisions basées sur l’impact, spécifiques à chaque zone et à chaque consommateur, de manière à atteindre la majorité des utilisateurs. « Par exemple, les exploitants agricoles veulent connaître l’arrivée des pluies, leurs intensités et quand elles vont cesser. Ils veulent connaître les graines qu’ils vont utiliser et recevoir l’information dans un style de langage simple qu’ils comprennent, et non dans le jargon scientifique », indique Mukabana. Il appelle à des efforts concertés pour cibler les gouvernements et les donateurs, car ils sont essentiels pour la mise en œuvre des politiques. « Faisons en sorte d’atteindre les responsables gouvernementaux par le biais d’organes tels que la Conférence ministérielle africaine sur la météorologie (AMCOMET) et la table ronde des partenaires au développement », fait-il savoir.

    Frank Rutabingwa, Coordinateur de WISER au Centre africain pour la politique en matière de climat, appelle à une coordination adéquate pour éviter les doubles emplois. « Nous nous efforcerons d’identifier des projets sur tout le continent afin de pouvoir conseiller les donateurs et les gouvernements sur les méthodes à adopter pour les mettre en œuvre, et à quel coût », dit Rutabingwa.

    John Mungai, le Coordinateur WISER pour l’Afrique de l’Est note que la coproduction a porté ses fruits dans les projets WISER de la région et que les enseignements tirés doivent servir à reproduire les projets existants dans l’ensemble du continent.

    Mithika Mwenda, Secrétaire générale de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA) appelle à des messages ciblés sur les utilisateurs pour atteindre les masses. « Le SIC est crucial pour une économie bleue résiliente au climat, à faibles émissions de carbone, en Afrique. Mais nous avons besoin que tout cela soit englobé de manière à atteindre les jeunes, les femmes et les autres populations marginalisées », informe Mithika.

    Le Professeur Laban Ogallo de l’Université de Nairobi insiste sur le rôle vital des centres climatologiques nationaux et régionaux dans la mise en œuvre du SIC.

    Teddy Tindamanyire, Directeur de l’Autorité météorologique nationale ougandaise (UNMA), souligne le rôle important des médias dans la diffusion des informations sur le SIC. « En Ouganda, nous sommes maintenant en mesure de transmettre les informations du SIC dans 20 langues locales, car ce n’est que par la transmission de l’information aux utilisateurs que ceux-ci l’utiliseront pour améliorer leurs moyens de subsistance », indique Tindamanyire.

    Jennifer Mohamed Katerere de Rights Resilience fait savoir que davantage d’attention doit être accordée aux communautés marginalisées et autochtones et aux droits de l’homme.

    Les participants qui ont pris la parole lors d’une réunion tenue à l’hôtel Imperial à Entebbe, en Ouganda, ont reconnu le besoin urgent de faciliter l’adoption du SIC grâce à une coordination renforcée de nombreux acteurs chargés de la mise en œuvre, du financement et de la promotion des services climatologiques.

    Par conséquent, le Cadre mondial pour les services climatologiques (GFCS) et ACPC, en tant que partenaires, appuient le lancement d’une plateforme de connaissances régionale dotée d’un contenu axé sur la demande, accessible et convivial.

    Pour contribuer à la plate-forme de connaissances du SIC, un inventaire des activités de services d’information sur le climat, telles que des initiatives, des programmes et des projets, a été conçu par ACPC.

    La cartographie contribue ainsi à la mise en œuvre de l’un des résultats de l’atelier de coordination du SIC de Saly, Sénégal en 2017. Une carte interactive Google, sur le site Internet de la CEA a été créée pour fournir une ressource graphique à son utilisation par les parties prenantes.

    Communiqué de l'ONU-Commission économique pour l'Afrique

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