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Les États-Unis font preuve de fermeté accrue à l'égard des trafiquants d'espèces sauvages



  • Les États-Unis se mobilisent afin de renforcer leur campagne visant à mettre un terme au trafic des espèces sauvages menacées par les chasses illégales dans de nombreuses régions du monde.

    La secrétaire américaine aux affaires intérieures, Sally Jewell, a annoncé le 9 septembre le nom des membres qui formeront le nouveau conseil fédéral chargé de coordonner de manière plus efficace les efforts nationaux et internationaux visant à capturer et à poursuivre en justice les responsables de cette activité criminelle.

    Mme Jewell souligne que la chasse illégale et le trafic des espèces sauvages ont atteint des seuils critiques, tout particulièrement dans le cas de certaines espèces comme les éléphants, les rhinocéros, les grands singes, les requins, les thons et les tortues.

    Le nouveau conseil consultatif contribuera à mieux cibler les efforts intensifiés destinés à protéger ces créatures. " Nous continuerons à travailler en collaboration avec les pays où ces animaux vivent et se déplacent et avec bien d'autres, a déclaré Mme Jewell, et ce afin de mettre un terme au commerce illégal des produits dérivés des espèces sauvages et de traduire en justice les braconniers et les trafiquants. "

    Le conseil est composé, pour la moitié environ, de représentants d'organisations de conservation non gouvernementales dont Cristián Samper, président-directeur général de la Société pour la conservation de la vie sauvage (Wildlife Conservation Society, WCS).

    " Les éléphants d'Afrique disparaissent à un rythme sans précédent, mais la demande d'ivoire n'accuse aucun recul ", a indiqué M. Samper dans un communiqué de presse de son organisation. " L'année dernière, près de 35.000 éléphants ont été tués par des braconniers, soit un total de 96 animaux par jour. "

    Dans le cadre de ces efforts, le Service de la pêche et de la faune sauvage des États-Unis (U.S. Fish and Wildlife Service, FWS) accroît ses activités de formation des agents de la faune ainsi que ceux des douanes et de la police en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Des agences des États-Unis, en collaboration avec les organisations sans but lucratif concernées, fourniront divers matériel et une assistance technique pour renforcer les capacités des pays où vivent les espèces menacées à mieux combattre le trafic et le braconnage sur leur territoire.

    Les participants à cette nouvelle campagne de protection des espèces en voie de disparition se sont réunis le 9 septembre à la Maison-Blanche. Daniel Ashe, directeur du Service de la pêche et de la faune sauvage, a déclaré que les États-Unis doivent participer au règlement de ce problème, bien que la chasse illégale de ces animaux ait lieu dans des points très éloignés du globe.

    " Les espèces et les habitats de notre planète soutiennent des milliards de personnes et sont un moteur de l'économie mondiale, a indiqué M. Ashe. Nous avons tous un intérêt dans leur survie et un rôle à jouer pour l'assurer. "

    M. Ashe a ajouté que les marchés et les consommateurs américains constituaient un des maillons de la chaîne d'approvisionnement de ces produits illicites, qui finissent par se retrouver dans des magasins des États-Unis ou transitent par les ports du pays.


    Le département de la Justice intente des poursuites

    Le département de la Justice des États-Unis participe à cette campagne intensifiée contre le trafic des espèces sauvages. Le département a publié le 9 septembre une fiche documentaire donnant des informations détaillées sur les affaires qui ont fait l'objet de poursuites aux États-Unis. L'Opération Crash qu'il mène actuellement est un effort continu visant à mettre un terme à l'abattage illégal des rhinocéros et au trafic de leurs cornes.

    Le département de la Justice a par exemple engagé des poursuites en Californie dans une affaire liée au trafic de cornes de rhinocéros, et inculpé les accusés de collusion, de contrebande, de blanchiment d'argent et de fraude fiscale. Les accusés ont plaidé coupable et purgeront des peines d'emprisonnement de 3 ans et demi maximum et auront à payer plus de 100.000 dollars en amendes et arriérés d'impôts.

    Le département de la Justice aide également des agences de l'application de la loi d'autres pays à combattre ce fléau en formant leurs enquêteurs, leurs procureurs et leurs juges " d'où un nombre plus important d'opérations internationales proactives de maintien de l'ordre ", selon la fiche documentaire.

    Dans une autre affaire, GEM Manufacturing LLC, une entreprise de Porto Rico, a plaidé coupable après que des enquêteurs américains eurent découvert qu'elle était impliquée dans l'importation illicite de corail noir, une variété rare et protégée, qui devait être utilisé pour la fabrication de bijoux ou d'objets décoratifs. L'entreprise a accepté de payer une amende d'1,8 million de dollars et a versé la somme de 500.000 dollars au titre de travaux d'intérêt général. GEM a également restitué toute une gamme de produits s'élevant à 1 million de dollars.

    La campagne de lutte contre le trafic des espèces sauvages découle d'un décret exécutif signé par le président Obama en juillet. Ce décret a eu pour conséquence la création d'un conseil spécial chargé de diriger la campagne. Parmi les membres de ce conseil, on retrouve les secrétaires d'État et aux affaires intérieures ainsi que le ministre de la Justice.

     

    Source : "IIP Digital" Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://iipdigital.usembassy.gov/iipdigital-fr/index.html  

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