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Près de 40 pays s'entendent sur des actions pour protéger les requins



  • Près de 40 gouvernements sont convenus cette semaine de renforcer la protection d'espèces de requins et de raies supplémentaires et d'établir de nouvelles priorités de conservation.

    À la deuxième Réunion des Signataires du Mémorandum d'entente sur la conservation des requins migrateurs (MdE Requins) qui s'est achevée vendredi dans la capitale du Costa Rica, 39 pays et l'Union européenne sont convenus d'accorder une protection à 22 espèces de requins et de raies supplémentaires. « Les grands prédateurs des océans contribuent à maintenir l'équilibre des écosystèmes marins. Assurer leur survie est de l'intérêt de tous, cela exige une action concertée et en coopération par les gouvernements, le secteur des pêches, les communautés locales, les organisations s'occupant de conservation, les scientifiques et le grand public. Comme  l'a confirmé la réunion du Costa Rica, le MdE Requins de la CMS offre un cadre pour cette collaboration essentielle » a déclaré Bradnee Chambers, Secrétaire exécutif de la Convention sur la conservation des espèces migratrices appartenant à la faune sauvage (CMS).

    Les 22 espèces inscrites par les gouvernements au Costa Rica comprennent cinq espèces de poissons-scies, trois de requins renards, neuf espèces de raies mobula, la manta Alfredi, la raie manta  géante, le requin soyeux, le grand requin-marteau et  le requin-marteau halicorne.

    Cette décision augmente sensiblement le nombre d'espèces de requins et de raies protégées au titre du MdE Requins, qui inclut maintenant toutes les espèces des deux groupes les plus menacés, à savoir les poissons-scies et les requins renards.

    Les requins sont particulièrement vulnérables à la surexploitation car ils se développent lentement, atteignent tard la maturité et sont très peu prolifiques. L'augmentation rapide et en grande partie non réglementée de la pêche ciblée et des captures accessoires a décimé de nombreuses populations de requins et de raies à travers le monde, avec 100 millions de requins tués chaque année, selon des estimations.

    Selon les critères de la Liste rouge de l'Union internationale pour la conservation de la nature (Liste rouge de l'UICN), un quart au moins des plus de 1000 espèces connues de requins, de raies et de chimères étroitement apparentées sont en danger d'extinction, et 23 pour cent seulement des espèces sont classées dans la catégorie « Préoccupation mineure » - le taux le plus faible de tous les vertébrés.

    Dans une allocution spéciale adressée aux participants à la réunion en début de semaine, le Président du Costa Rica, Luis Guillermo Solís, a lancé un vibrant appel en faveur de la gestion durable des pêches, précisant qu'il fallait trouver un équilibre entre la conservation et l'utilisation durable et entre les conservationnistes et les communautés de pêcheurs.

    Dans son allocution, le Président Solís a également souligné l'importance de disposer de données fiables et de mener des activités de recherche qui permettront de prendre de bonnes décisions stratégiques aux niveaux national, régional et international, mettant l'accent sur la nécessité de gérer les ressources naturelles avec sagesse.

    « Lorsqu'elles sont bien gérées, les populations saines de requins et de raies peuvent appuyer la pêche durable et l'écotourisme qui assurent la sécurité alimentaire et des revenus aux communautés côtières ainsi que des produits pour les marchés d'exportation; prises dans leur ensemble, ces populations peuvent être plus utiles que la pêche seule », a déclaré Sarah Fowler, océanographe et spécialiste des requins de renommée internationale, dans son discours à la réunion.

    « Il a été démontré que la surpêche ainsi que la modification et la perte d'habitats affectent les populations de requins et de raies.  Les accords conclus à la deuxième Réunion des Signataires du MdE appellent les pays à redoubler d'efforts afin d'améliorer notre connaissance des populations de requins et de raies migrateurs », a déclaré John Carlson, Président du Comité consultatif du MdE Requins.

     Autres décisions clés de la Réunion sur le MdE Requins

    • Adoption d'un Plan de conservation et d'un Programme de travail révisés pour les trois prochaines années (2016-2018) visant à renforcer la recherche, la surveillance et la collecte de données afin de mieux comprendre les populations et la pêche des requins. Les gouvernements renforceront également leur coopération avec des organismes internationaux pour assurer la protection des habitats critiques des requins.
    • Création du Groupe de travail sur la conservation, composé d'experts de renommée mondiale dans les domaines suivants : pêche des requins, écologie des populations, socio-économie, commerce, traçabilité, gouvernance, taxonomie, cycle biologique et répartition géographique des espèces. Au cours des trois prochaines années, le Groupe de travail mettra au point une stratégie de coopération avec des organes et organisations liés aux pêches.
    • Le Portugal a signé le MdE Requins, ce qui porte à 40 le nombre des Signataires.
    • Sept organisations non gouvernementales (ONG), y compris le Fonds international pour la protection des animaux (IFAW), Project Aware, Shark Trust, Sharks Advocates International, Manta Trust et la Wildlife Conservation Society (Société pour la conservation de la vie sauvage) (WCS) sont devenues partenaires de coopération officiels du MdE Requins.
    • Un groupe d'organisations internationales s'occupant de conservation a lancé une nouvelle stratégie décennale indiquant les priorités mondiales pour la conservation des requins et des raies.

    Communiqué du PNUE

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