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Lorsque le climat se refroidit l'évolution des espèces s'accélère



  • La manière dont les bouleversements climatiques influencent la morphologie des espèces demeure encore largement méconnue. Dans une étude publiée début avril dans le journal PNAS, deux chercheurs de l'Institut de Biologie de l'École Normale Supérieure de Paris (IBENS, CNRS / ENS Paris / Inserm) se sont intéressés au rôle du climat sur la vitesse d'évolution de la masse corporelle des oiseaux et des mammifères au cours des 80 derniers millions d'années.

    La théorie de la radiation adaptative place les facteurs biotiques, au premier rang desquels figure la compétition pour l’accès aux ressources alimentaires, comme principaux critères d'évolution phénotypique des espèces. Cette théorie qui a joué un rôle important dans le développement des modèles d’évolution phénotypique a toutefois largement ignoré l’importance des facteurs abiotiques (concentration en CO2 de l'atmosphère, température, …).

    Au cours des quatre-vingt derniers millions d'années, les scientifiques ont constaté que la masse corporelle des mammifères et des oiseaux évoluait plus rapidement à chaque fois que le climat se refroidissait. « Les périodes géologiques froides pourraient être liées à des changements environnementaux rapides et brutaux à l'inverse des périodes plus chaudes qui seraient associées à davantage de stabilité sur le plan écologique », estime Hélène Morlon, chercheuse en écologie évolutive à l'IBENS et cosignataire de l'article.

    Au delà de conclusions pour le moins inattendues, le taux d'évolution moléculaire étant en règle générale plus élevé lorsque les températures augmentent, cette étude démontre la pertinence d'une méthodologie reposant sur la phylogénie moléculaire pour étudier l’évolution des traits (taille, poids, métabolisme, ...) de grands groupes d'espèces. D'un point de vue fondamental, cette méthodologie pourrait en effet aider la communauté scientifique à déterminer parmi un large éventail de facteurs biotiques et abiotiques ceux qui influencent le plus les variations phénotypiques des espèces.

    Communiqué du CNRS
    Lire l'article de PNAS (an)

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