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Des solutions pour améliorer durablement l'assainissement à Brazzaville



  • Dans la continuité des actions déjà menées dans d’autres pays, le Gret cherche à mettre à profit son expérience pour améliorer les conditions d’assainissement en République du Congo, et plus particulièrement dans sa capitale, Brazzaville. Passage en revue des principaux enjeux et des pistes sur lesquelles le Gret envisage de travailler…

    Le Gret est présent en République du Congo depuis 2001. En 2012, il accompagne la Mairie de Dolisie, troisième ville du pays, dans la mise en place d’un service de gestion des déchets. Il intervient également à partir de 2014 sur la structuration du secteur de la pré-collecte des déchets à l’échelle de Brazzaville en appui aux autorités locales, via la professionnalisation des opérateurs de pré-collecte.

    Enjeux et réalités

    Au Congo, 20,9 % des latrines situées en milieu urbain sont considérées comme « non améliorées » (Processus d’élaboration de la PNEA – État des lieux du secteur, 2016) et ne répondent pas aux normes sanitaires. À Brazzaville, nombreuses sont les parcelles qui disposent de toilettes. Cependant, celles-ci sont souvent partagées entre plusieurs ménages et ne suivent aucun référentiel technique :

    • Il n’existe pas de service de gestion des boues de vidange permettant d’assurer une collecte et un traitement répondant aux impératifs sanitaires et environnementaux. Quand elles sont pleines, de nouvelles fosses sont creusées. Le recours à des vidangeurs manuels informels n’utilisant pas d’équipement de protection est aussi fréquent. Certains riverains profitent également des pluies pour vider le contenu de leurs fosses. À l’échelle de Brazzaville, deux stations de traitement des boues de vidange ont été construites mais ne sont pas fonctionnelles. Les eaux grises – eaux de nettoyage de la maison, eaux de douche, etc. – sont aussi souvent rejetées directement dans la rue.
    • La gestion des eaux pluviales est une question cruciale à Brazzaville. Les systèmes de drainage, quand ils existent, sont souvent entravés par des déchets, ne permettant pas aux eaux de pluie de s’écouler. De nombreuses érosions se créent alors, d’autant plus importantes que le sol est sablonneux. L’utilisation fréquente des déchets en guise de remblais pour combler les érosions, pour faciliter l’accessibilité, ou encore pour rehausser le niveau de terrains inondables, pose des problèmes environnementaux et sanitaires, et ne résout pas durablement ces difficultés. Les habitants s’organisent pour trouver des solutions à court terme, pour protéger leurs parcelles en prévision de la saison des pluies. Quelques plantations de vétivers pour éviter les érosions existent mais restent marginales.
    • Les échanges avec les chefs de quartier montrent qu’ils se trouvent souvent démunis face à ces situations, dans un contexte où le cadre sectoriel de la gestion des eaux usées et des eaux pluviales reste flou. La mairie de Brazzaville et les mairies d’arrondissement ne disposent pas d’état des lieux et de document de planification en matière d’eaux usées et d’eaux pluviales, complexifiant leur gestion.

    Une réponse intégrée et complémentaire: Améliorer l’accès à l’assainissement sur l’ensemble de la filière

    Améliorer durablement l’accès à l’assainissement nécessite d’une part la prise en compte de l’ensemble de la filière et, d’autre part, de considérer les différents types d’eaux usées produites par les ménages. Des solutions d’équipements sanitaires, individuels ou publics – pour le recueil des eaux noires et des eaux grises –, sont à envisager. En amont de cela, une analyse de la demande des habitants de la zone d’intervention choisie (attentes, moyens financiers, etc.), ainsi que de l’offre disponible localement, est essentielle pour proposer des solutions adaptées.

    Pour garantir l’efficacité du service d’assainissement, les solutions proposées doivent intégrer les dimensions vidange, transport et traitement des boues. Pour cela, identifier et connaître précisément les acteurs de la vidange est nécessaire, pour les renforcer sur les plans technique et financier, afin qu’ils assurent un service de qualité répondant aux besoins de la zone d’intervention.

    Favoriser des solutions alternatives de gestion des eaux pluviales à la parcelle

    Depuis quelques années, les « techniques alternatives » de gestion des eaux pluviales, privilégiant des méthodes d’infiltration, de rétention, de gestion « à la parcelle » se développent. Dans un contexte où l’État a de faibles moyens d’investissement, privilégier les solutions individuelles permet de gérer une partie des eaux de pluie à l’échelle des ménages. De telles solutions sont à tester pour ensuite être adaptées aux attentes et pratiques des ménages.

    Renforcer les acteurs de l’assainissement

    Une fois le cadre légal analysé pour comprendre les rôles et responsabilités des différents acteurs du secteur, des dispositifs de renforcement adaptés peuvent être proposés.

    Il s’agit d’abord de fournir, sur l’ensemble de la filière, un état des lieux des infrastructures et équipements existants en matière de gestion des excreta et des eaux usées, des dispositifs d’évacuation et de traitement actuels, des zones d’érosion ou d’inondation existantes. Sur cette base, des actions, élaborées sous forme d’avant-projets très sommaires, peuvent être priorisées et testées sur une zone pilote. Les résultats ainsi obtenus sont autant d’outils permettant aux autorités locales de présenter la situation du secteur auprès des structures de tutelle ou de partenaires financiers.

    Les acteurs locaux de l’offre en équipement d’assainissement doivent par ailleurs être appuyés dans la gestion commerciale de leur activité, ainsi que dans le processus de production et d’installation des équipements.

    Lors de la mise en œuvre de telles approches, les autorités locales et les acteurs de l’assainissement sont renforcés dans leurs rôles et responsabilités au travers de formations, complétées par des outils de suivi et de gestion, pour que les solutions proposées puissent devenir pérennes.

    Communiquer auprès des habitants

    Une stratégie de communication, alliant techniques d’information, éducation, communication (IEC) / sensibilisation et marketing, est à concevoir pour accompagner la démarche. Elle se base sur les perceptions, les habitudes, les pratiques des habitants de la zone cible, afin de les conduire à améliorer leurs pratiques en matière de gestion des eaux usées et des eaux pluviales, et à investir dans des équipements pour la gestion de ces eaux à l’échelle de la parcelle.

    La communication concerne différentes cibles, à savoir les femmes qui s’occupent le plus souvent de l’évacuation des eaux usées, les hommes chargés de financer les équipements de la maison, les enfants en tant que vecteurs de changement dans les ménages.

    Enfin, pour avoir un impact plus important, les acquis, les enseignements ainsi que les outils développés au cours des actions pilotes sont à capitaliser et à diffuser à l’ensemble des acteurs du secteur.

    En savoir plus sur les activités du Gret au Congo et dans le domaine de l’eau et de l’assainissement
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