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Rio est mort : procédons autrement ! Une parabole solaire mobile à moteur stirling pour chaque famille en Europe du sud, Amérique du Sud et Afrique



  • On l'a vu dernièrement à Rio-20, et on le constate tous les jours : l'humanité est mal partie, et les forces en présence sont déséquilibrées...
Mais on ne peut pas s'opposer au réel, aussi vaut-il mieux comme dans les arts martiaux "canaliser le mouvement, la vitesse et la force" (ici, de l'hyper-capitalisme et des égoïsmes humains). 

    Et il faut être optimiste, car trois choses sont inépuisables sur cette terre (du moins à échelle humaine) :

    - l'énergie solaire ;

    - l'ingéniosité humaine ;

    - l'amour inconditionnel des sages qui ont dépassé l'égo limité.

    Pour s'en tenir aux deux premières, celles qui sont à notre portée, je me permets de vous soumettre l'observation suivante : un moyen simple de produire du courant électrique propre et renouvelable n'est pas encore suffisamment reconnu et utilisé.

    Il s'agit de la production localisée d'électricité par concentration du rayonnement solaire sur un moteur stirling au point focal d'une parabole mobile (qui suit le soleil).

    Voir par exemple les produits " Trinum " et " Solar shell " dans le document ci-joint et sur le site d'Innova : http://www.innova.co.it/ , entreprise italienne. Ces appareils sont diffusés notamment par Thermoradiances sise à Crissier, près de Lausanne (http://www.thermoradiances.ch/thermique-suncollect-trinum.htm).

    C'est la filière dite héliothermodynamique haute température, mais sans le gigantisme des centrales solaires du type Gemasolar en Espagne (à Fuentes de Andalucia près de Séville). Au contraire, il s'agit de rester à échelle humaine, familiale. Des fabricants français de moteurs stirling existent, comme par exemple Eosgen (à Craponne, Rhône-Alpes) qui propose un modèle spécial énergie solaire, Mini-Orbem (1 à 3 kW), cf http://www.eosgen-technologies.com/moteur_stirling_036.htm, tout en bas du texte inclus dans la page web.

    Dans un avenir proche, chaque famille européenne volontaire pourrait ainsi fabriquer de l'électricité grâce à cette technologie maîtrisée, simple et efficace, propre et qui engendre très peu de pollution sonore.

    Notamment, bien sûr, en Grèce, Italie, Espagne, Portugal, Chypre et Malte, pays si fortement éprouvés par la crise (mais aussi dans la moitié sud de la France).

    Outre dans les jardins, on peut mettre ce type de machine sur les toits des immeubles, ainsi que sur l'arête ensoleillée (Sud) des bâtiments résidentiels, industriels ou tertiaires. Soit des millions de dispositifs autonomes, qui peuvent permettre par exemple :

    - de charger gratuitement les batteries des véhicules électriques ;


    - de climatiser maisons, bureaux et usines car ce dispositif produit de l'électricité  et   de la chaleur, par co-génération. Cette dernière peut être convertie en froid, toujours par la technologie du moteur stirling... Un avantage certain pour les pays chauds l'été ;

    - d'alimenter le réseau électrique : j'en ai parlé au responsable de la production d'Enercoop, M. Sylvestre Couzon, qui s'est montré très intéressé ;

    - et tout système de stockage de l'énergie possible et imaginable : la recherche-développement est intense dans ce domaine, c'est un grand chantier qui laisse augurer beaucoup de croissance (*).

    L'Union européenne (Banque européenne d'investissement) pourrait aider l'outil industriel actuel à se reconvertir (secteur automobile notamment), et favoriser des structures bancaires réellement coopératives qui accorderaient des prêts aux particuliers pour s'équiper (**).

    Ce type de système :

    - a un très bon rendement (il faut de l'ensoleillement direct, mais il y en a partout, même si c'est plus ou moins selon la latitude, la saison et les nuages),

    - s'amortit rapidement, excellent retour sur investissement ;

    - a une durée de vie de plusieurs dizaines d'années ;

    - puis est recyclable à 100%.

    La voilà, la bouffée d'oxygène pour l'Europe !

    - pour les familles, asphyxiées financièrement par le chômage ;

    - pour l'industrie, à convertir d'urgence ;

    - pour la pollution et le climat.

    " Last but not least ", ce système permet de lever facilement un impôt (qui serait dévolu au fonctionnement et à l'action des institutions européennes), les paraboles étant repérables par photo aérienne !

    Je suis personnellement européenne dans l'âme, et extrêmement chagrinée de voir comment notre continent est actuellement chahuté par la crise financière. Eh bien il me semble qu'un tel projet peut donner à l'Europe l'impulsion qui lui manque : d'une part pour se sortir des égoïsmes nationaux et créer une vraie solidarité basée sur un projet concret, d'autre part pour effectuer doucement mais fermement une transition énergétique qui la libérera enfin de son addiction, ruineuse et dangereuse, aux énergies fossiles et au nucléaire.

    C'est une idée qui ne peut que rencontrer l'assentiment (et la coopération financière) de l'Allemagne, leader en matière de volontarisme envers les énergies vertes.

    Ce qui laisse entrevoir un réel espoir, c'est l'écho que rencontre Jeremy Rifkin, et sa " 3ème révolution industrielle ", auprès des hautes sphères de l'UE (Commission, chancelière Merkel...). Car l'idée que je développe est totalement en phase avec ce que dit ce prospectiviste : il faut que chacun produise son énergie, et on va créer un " internet de l'électricité ".

    D'ailleurs, étant donné qu'il existe maintenant la possibilité constitutionnelle d'interpeller la Commission européenne sur un sujet particulier, par une pétition recueillant au moins un million de signataires, je pense qu'il faudrait songer sérieusement à en parler à la Fondation Nicolas Hulot, à Greenpeace, au WWF, etc. Qu'en pensez-vous ?

    A mon sens, c'est ainsi qu'on restaurera l'idée de l'Europe pour les peuples et par les peuples dignes , parce qu'ensemble on sera parvenus à moins dépendre des marchands ; et on pourra enfin lutter contre les mafias, les vendeurs d'armes, les paradis fiscaux... Il est là le changement de paradigme : les peuples ne courberont plus l'échine et vont reprendre le pouvoir sur leur avenir ; Victor Hugo est né à Besançon, je le rappelle ;-)

    Ensuite, il faut penser bien sûr au reste du monde, et notamment à l'Afrique.

    Plutôt que d'y implanter des Desertec, opérations hyper-centralisées et à haut risque géopolitique (donc engendrant intrinsèquement corruption et dérives policières, tout comme l'ont fait les industries d'extraction de pétrole et d'uranium), il serait infiniment plus profitable aux populations de bénéficier de paraboles génératrices d'électricité (notamment pour la santé et les télécommunications) + chaleur pour la cuisson des aliments + froid pour la climatisation.

    Pourquoi ne pas imaginer que l'Europe se fixe pour objectif " une parabole installée chez nous = une parabole pour l'Afrique " ? Ce serait d'une grande force symbolique.

    Allons encore plus loin...

    Pouvez-vous aller jusqu'à imaginer comme moi que, tels des shadocks, les peuples pompent l'eau de mer (dont le niveau monte dangereusement) et la dessalent avec des millions de paraboles, l'emmènent jusqu'au milieu des déserts, recréant partout des sols, les cultivant biologiquement et ainsi se nourrissent, tout en - grâce à l'évapo-transpiration - favorisant les précipitations, infléchissant ainsi le réchauffement climatique !!!

    Cette énergie partagée pourrait être une dynamique formidable pour la démocratie, contribuerait à donner du pouvoir aux familles et donc favoriserait l'émancipation des femmes.

    Je suis bien consciente que de nombreux obstacles se dresseront sur la route, à commencer par la crédibilité, aussi je vous remercie de me dire - si vous en avez le temps - sincèrement ce que vous pensez de cette idée.

    De même, il est probable que des tas de lobbies tentent de faire capoter le projet, à commencer par celui des producteurs de dispositifs utilisant l'énergie photovoltaïque, chers à produire et difficiles à recycler...

    Mais j'ai bon espoir que cette évolution que j'appelle de mes voeux rencontre l'assentiment d'une part croissante de politiques et de scientifique, et une opinion tellement secouée par les soubresauts du vieux monde qu'elle serait mûre pour lui emboîter le pas.

    Pour réorienter l'avenir de nos descendants et de cette planète si belle, regardez toutes les plantes et les animaux, cette merveille que la " stupi-cupidité " (l'égo) de l'homme abîme...

    Dans cette course contre la montre, soit vers l'abîme justement, soit vers la nouvelle terre (tiens, le titre d'un livre d'Eckart Tolle), chacun/e ne doit-il/elle pas pouvoir apporter son petit gramme de d'imagination ?

    Hélène Nivoix :

    - 51 ans, licenciée en sciences-naturelles, modeste fonctionnaire de l'Etat, assistante/documentaliste au service études prospective et évaluation ;

    - atteinte d'une maladie, pour moi la problématique de l'énergie est fondamentale ;

    - Faut-il vraiment croire à la décroissance ? l'être humain voudra toujours de la croissance ne serait-ce que celle du bien-être, de l'empathie et de la solidarité. 

    (*) on citera en exemple (non-exhaustif) :

    - l'air comprimé : système par "piston liquide" développé par Enairys, startup émanant de l'EPFL de Lausanne, dont un prototype est actuellement implanté au Mont Soleil (canton de Berne, tout près de La Chaux-de-Fonds) ;

    - l'hydrogène, dans des piles à combustible : voir à propos de la chaudière ene-farm de Panasonic l'article " Une pile à combustible venue du Japon " in Le moniteur du 22/5/2012 ;

    - et, associée à l'hydrogène, la méthanation (à ne pas confondre avec la méthanisation) laquelle technique permettra de réinjecter du gaz dans les réservoirs et canalisations du réseau existants, tout en consommant du CO2 ! (formules : CO + 3H2 donne CH4 + H2O ou CO2 + 4H2 donne CH4+ 2H2O). Le scénario "Negawatt" en parle.

     

    (**) par création d'une banque mondiale éthique de dépôt et de prêt pour les particuliers et les coopératives ouvrières.

    Car sans impulsion, sans irrigation financière de l'économie réelle (notamment coopérative), point de projets, rien n'avance !

    Dans le cas présent, c'est un vrai cercle vertueux qu'on enclencherait : les ménages empruntant pour devenir, au bout de quelques années seulement, propriétaires d'un outil de production énergétique leur garantissant une augmentation de pouvoir d'achat.

    Il est très important et " smart " de coupler l'innovation énergétique et sociale avec l'innovation bancaire, et de faire du même coup un sacré pied de nez à la finance folle. C'est vraiment un message fort.

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