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Le Changement climatique : un problème de femmes



  • Les activités sur le changement climatique préconisent « la participation équilibrée entre les hommes et les femmes ». Les femmes se sont toujours adaptées au changement climatique avant que les scientifiques n'en déterminent les causes et donnent un nom à ce phénomène. Dans toutes les régions du monde, les femmes, en tant que leaders communautaires dans la gestion des ressources, catalyseurs de changement, novatrices, fermières et gardiennes de familles, mènent des actions pour contrer les effets du changement climatique.
    Nous savons que le changement climatique accentue les inégalités existantes et que les pauvres - la majorité étant des femmes - en subissent les effets les plus désastreux. De la Nouvelle Orléans au Bengladesh, la majorité des femmes meurent et souffrent plus terriblement des désastres naturels que les hommes. Cependant, la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique est un des rares traités qui ne fait pas mention de l'égalité des sexes. La plupart des débats sont centrés sur les solutions techniques et le commerce de carbone ; très peu d'attention est accordée à la dimension humaine relative au changement climatique.
    Les femmes sont pourtant des agents-clé de changement. De nouveaux rapports indiquent que les communautés se débrouillent mieux durant les désastres naturels lorsque les femmes prennent le devant dans le système d'alerte rapide et dans la reconstruction. Lorsque les gouvernements font appel à elles, elles procurent des solutions innovatrices et pratiques. Durant la sécheresse en Micronésie, par exemple, les femmes - puisant de leur expérience dans le travail de la terre - étaient en mesure de creuser de nouveaux puits contenant de l'eau potable fraîche. Au Kenya, les groupes de femmes membres du Greenbelt Movement (Mouvement Ceinture verte) ont planté des milliers d'arbres – remplissant ainsi le sol, générant des revenus et absorbant le dioxyde de carbone qui se trouve dans l'air. Néanmoins, très peu d'organisations féminines participent aux discussions internationales sur le changement climatique. A Bali, où les gouvernements se sont réunis en décembre 2007 dernier pour débattre des questions sur le changement climatique, WEDO a été l'une des rares organisations féminines présentes. Notre équipe s'est chargée de sensibiliser les gouvernements, les représentants des Nations Unies et d'autres organisations non-gouvernementales (ONG) oeuvrant dans les domaines de la justice sociale et de l'environnement, sur les liens qui existent entre l'égalité des sexes et le changement climatique.
    Un nouvel accord international sur le climat, qui constitue le suivi du Protocole de Kyoto (qui expire en 2012) doit être conclu durant les négociations de Copenhague prévues pour 2009. Il est important que les gouvernements du monde entier - y compris les États-Unis - adhèrent à cet accord multilatéral pour qu'il soit plus efficace.
    WEDO va mobiliser les Américaines pour qu'elles poussent leur gouvernement à soutenir cet accord. WEDO s'engage à intégrer les perspectives de genre dans l'élaboration des politiques sur le changement climatique aux niveaux national et global. Plus important, WEDO s'assurera qu'on ne se limite pas seulement à reconnaître la valeur des voix des femmes, leurs préoccupations et leur sagesse, mais que celles-ci soient aussi la base des solutions.
    [CMPCN08]
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