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Renforcer la résilience et d'investir dans l'agriculture durable pour réduire l'impact d'El Niño



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    «La communauté internationale et les gouvernements doivent agir de manière urgente dans le couloir sec d'Amérique centrale en vue de renforcer la résilience et la sécurité alimentaire et de rétablir les moyens d'existence, affaiblis par la sécheresse et par les effets d'autres événements météorologiques extrêmes liés au phénomène El Niño», ont déclaré aujourd'hui les chefs d'agence des Nations Unies.

    Le phénomène climatique El Niño, qui a commencé en 2015, a été l'un des pires jamais connus et ses effets se font toujours sentir dans le couloir sec, aggravant ainsi les dégâts causés par deux années de sécheresse consécutives. Par conséquent, près de 3,5 millions de personnes ont besoin d'une aide humanitaire, dont 1,6 million en situation d'insécurité alimentaire modérée à grave dans les pays durement touchés comme le Salvador, le Guatemala ou encore le Honduras.

    Pour mener des campagnes de sensibilisation et coordonner les interventions face aux crises prolongées liées au phénomène El Niño dans le couloir sec et face à la possibilité d'un phénomène équivalent, La Niña, dans le second semestre de 2016, les agences de l'ONU ainsi que d'autres partenaires se sont réunis aujourd'hui au siège de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) à Rome. Les chefs du Fonds international de développement agricole (FIDA) et du Programme alimentaire mondial (PAM) ont également assisté à cette réunion, dont l'objectif était de mobiliser la communauté internationale afin de soutenir les efforts des gouvernements, des agences de l'ONU et d'autres partenaires.

    Le ministre de l'agriculture, de l'élevage et de la nutrition du Guatemala, Mario Méndez, le Secrétaire de l'agriculture et de l'élevage du Honduras, Jacobo Paz Bodden, et le Vice-ministre de l'agriculture et de l'élevage du Salvador, Hugo Flores, se sont également joints à la rencontre qui s'est achevée par un communiqué mettant l'accent sur les défis communs à relever dans la région du couloir sec. Il s'agira notamment d'adapter les systèmes de production des petits exploitants agricoles au changement climatique et de multiplier les efforts visant à réduire la pauvreté, les inégalités et la vulnérabilité socioéconomique et environnementale de la région.

    Dans son allocution liminaire, le Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, a souligné le fait que «les défis auxquels est confronté le couloir sec ne sont pas seulement dus au changement climatique: ils sont également le résultat de la pauvreté extrême et de l'insécurité alimentaire et nutritionnelle». «Nous devons modifier notre stratégie de réponse et s'attaquer aux causes structurelles de la pauvreté et de l'insécurité alimentaire dans le couloir sec d'Amérique centrale, nous ne devons pas nous contenter de mettre en place une intervention humanitaire à chaque fois qu'une urgence survient», a-t-il ajouté.

    «Nous devons nous concentrer sur la résilience, sur un développement durable et inclusif et sur l'adaptation au changement climatique», a ajouté le Directeur général.

    Il a également fait remarquer que l'alliance stratégique entre les organisations de l'ONU basées à Rome (FAO, FIDA, PAM) et les efforts de coopération Sud-Sud seront essentiels afin d'éradiquer la faim et la pauvreté dans le couloir sec d'Amérique centrale, bien que l'ampleur du défi requiert le soutien de l'ensemble de la communauté internationale.

    Le président du FIDA, Kanayo F. Nwanze, a déclaré : «Il est essentiel de répondre aux besoins immédiats des populations souffrant des effets du phénomène El Niño. Nous devons également reconnaitre que le changement climatique continuera d'exacerber ces phénomènes météorologiques extrêmes. La seule manière de garantir l'avenir de la sécurité alimentaire dans la région est d'investir dans un développement à long-terme permettant d'aider les populations à être plus résilientes face aux chocs afin qu'elles puissent continuer à nourrir leurs familles». 

    «Une action coordonnée entre agences et partenaires destinée à renforcer la résilience des populations vulnérables dans le couloir sec sauvera des vies tout en contribuant à éliminer l'insécurité alimentaire», a souligné Ertharin Cousin, Directrice exécutive du PAM.

    «Ensemble, nous devons non seulement éliminer la pauvreté mais également s'attaquer de façon préventive à l'extraordinaire sensibilité sociale, économique et environnementale dont sont victimes les populations vulnérables vivant dans le couloir sec - qui contribuent toutes à l'insécurité alimentaire», a-t-elle ajouté.

    «Les données et l'expérience démontrent clairement que le coût d'une intervention d'urgence et de réhabilitation suite à une catastrophe dépasse largement celui d'un plan d'action visant à réduire et à atténuer les risques avant même que la catastrophe ne se produise». 

    Source : FAO

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