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Réfugié climatique: demandes d'asile liées au changement climatique



  • La crise climatique engendre désormais plus de réfugiés que la guerre. Au cours des 50 prochaines années, le changement climatique pourrait provoquer une crise de réfugiés d'une ampleur sans précédent.

    Mais où iront les gens lorsque leur pays deviendra inhospitalier?

    En janvier, les Nations Unies ont reconnu la gravité de ces questions et ont déclaré officiellement qu'il pouvait être illégal pour les gouvernements de renvoyer des personnes dans des pays où leur vie serait menacée par la crise climatique.

    Le temps presse déjà pour certains pays. Les États insulaires du Pacifique comme les Iles Salomon, les Iles Marshall, Kiribati et Tuvalu, sont exposés à un risque imminent du changement climatique, car même une très légère élévation du niveau de la mer peut rapidement submerger ces iles.

    L'archipel des Kiribati cristallise les inquiétudes en raison de l’étroitesse des îles coralliennes (200 m à 1 000 m de large) et de leur faible altitude rapport au niveau de la mer (2 à 3 m).

    C'est cette menace qui a poussé Ioane Teitiota, un résident de la République de Kiribati, à demander l'asile en Nouvelle-Zélande en 2015, il s’agit de la première fois qu'une personne s'est identifiée comme réfugiée climatique. Teitiota a cité la surpopulation, les récoltes défaillantes, les réserves d'eau contaminées, les tensions sociales et la violence parmi les raisons pour lesquelles il avait besoin de quitter son île.

    Cependant, la demande de Teitiota a été rejetée parce que la Cour suprême de Nouvelle-Zélande a jugé que sa vie n'était pas en danger immédiat. Les 10 à 15 ans restant avant que Kiribati ne soit immergé, a estimé le tribunal, serait assez de temps pour que d'autres arrangements soient mis au jour.

    Mais Teitiota a porté son affaire devant le Comité des droits de l'homme de l'ONU. Bien que le comité ait accepté le jugement initial de la Nouvelle-Zélande, il a déclaré qu'à l'avenir les pays pourraient agir illégalement s'ils renvoyaient quelqu'un dans leur pays d'origine alors que le droit de cette personne à la vie soit menacé par la crise climatique.

    Essentiellement, cela ouvre la voie à l'octroi aux réfugiés climatiques d'un statut juridique similaire à ceux qui fuient la guerre ou la persécution.

    Cela soulève désormais un grand nombre de questions. Nous ne savons pas à quel point le danger devrait être immédiat pour qu'une personne puisse demander l'asile en raison de la crise climatique, ni comment une personne pourrait être tenue de prouver son niveau de vulnérabilité. En revanche nous savons que des personnes peuvent toujours être renvoyées dans leur pays d'origine s'il existe un endroit sûr dans ce pays.

    L'ONU a posé la première étape de la théorie. Maintenant, toutes les nations doivent s'unir pour faire de la justice climatique une réalité.


    [MOGED]

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