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Les ONG donnent de la voix à Madrid



  • COP 8 : Madrid-Espagne, le 4 septembre 2OO7

    Les ONG donnent de la voix à Madrid


    Après l’ouverture officielle de la COP8 à Madrid des dizaines de représentants d’ONG présentes à Madrid ont organisé une manifestation de protestation contre ce qu’ils appellent le « blocage » de la convention. Ces ONG estiment que depuis 10 ans les fonds manquent pour financer les actions de lutte contre la désertification sur le terrain.


    Il faut revoir la convention

    Thierno Bal Seck, charge de projet de ENDA TM nous explique ce matin son point de vue sur la COP8 et sur la convention de désertification. ENDA TM est un ONG du Sénégal, et LEAD de l’Afrique francophone, participante a toute les COP et un point focal de négociation et ratification de la convention. Quand on lui demande sur le but de cette COP, Thierno est très clair et dit: « Il faut revoir et recommence sur les bases, voilà plus de 10 ans que la convention existe, hélas, la désertification et perte des terre fertile augmente du jour au jour. Il faut refaire, revoir la convention, que la convention soit vraiment efficace surtout pour les pays africain »

    Pour Thierno, le problème de la désertification est un problème de base, un problème social, de population. Les propositions des ONG ne sont pas forcement en adéquation avec celles des Etats. Il souligne qu’il n’y a pas eu de proximité ces dernières années entre les Etats et les ONGs. Ce rapprochement ONGs-Etats est pourtant indispensable pour donner une nouvelle dynamique à la convention.

    Concernant les activités que son ONG a déjà entrepris au Sénégal, Thierno affirme que « Au Sénégal, on a un système de production agricole durable, ou se mélange la tradition, l’environnement, la population. Un système qui s’occupe de l’environnement mais aussi de l’aspect social et ca fonctionne. Nous avons convaincu le gouvernement, et maintenant, le système est applicable dans tout le pays »

    D’autre pays comme le Mali et le Ghana vont expérimenter ce système qui peut être étendu à d’autres pays d’Afrique.


    Sur l’efficience de COP8 et la convention, Thierno dit clairement a déclaré que « Beaucoup de pays pensent que ca ne sert a rien, la terre continue à se dégrader. On pense donc que la convention devrait se revoir et réviser, adapter la convention à la réalité des choses. Pour le financement, la convention de changement climatique ou celle de biodiversité reçoivent beaucoup plus d’argent que celle de désertification, ce qui suppose un désavantage pour les pays africains ».


    Pour cette ONG, il existe trois problèmes qui préoccupent la communauté internationale : le changement climatique, la biodiversité et la désertification, ces trois problèmes ont un lien entre eux.
    Donc, pour Thierno, on ne peut pas isoler le problème de la désertification, c’est une préoccupation liée aux autres. Mr Thierno note d’ailleurs la diminution de la participation des ONG à la COP pour des raisons budgétaires.



    « Lutter contre la désertification, est lutter contre la pauvrette » estime également Aldrin Calixte, Secrétaire Exécutif de HAITI SURVIE, ONG de Haiti, membre aussi de la FOE-Friend of the Earth. Calixte a déjà participé à plusieurs COP et participe à ceele de Madrid..

    Pour lui la participation aux COP est une occasion pour partager des expériences entre les ONGs, d’agir ensemble, de trouver un partenaire et d’être un lobby pour un but, c’est aussi agir contre la désertification et la dégradation des sols.

    Pour Aldrin le but de cette COP8 doit être la mise en œuvre des engagements des années passées, la COP8 doit être une COP de décision. Pour une mise en œuvre réussie il faut un financement. Il existe beaucoup d’engagements dans le cadre de la désertification, il est grand temps de les mettre en application. Pour lui il faut renforcer les ressources de cette convention.

    Pour Calixte son ONG, Haiti Survie « fait des actions comme la sensibilisation, formation, actions de protection du sol. Il dit aussi qu’il faut augmenter les revenues pour l’agriculteur, enfin qu’ils vivent de leur agriculture. On évitera comme ca la migration, des conflits régionaux.

    Aldrin conclut qu’il est « grand temps pour les ONGs d’agir, il faut absolument établir des nouvelles bases. Faire un fond commun entre tous, agir ensemble pour éviter la dégradation de la terre. Pour lui il faut aussi impliquer les Etats puisque c’est un phénomène qui implique tout le monde »

    Concernant la sécurité alimentaire qui est un point de cette COP, il affirme « La dégradation de la terre, la perte de fertilité du sol, diminue la surface cultivable. A mesure que la dégradation des terres se renforce, la désertification augmente, la production agricole diminue et lutter contre la pauvreté ».


    Elam Niyiziyobiva
    Madrid-Espagne


    [CCD-CDP8]
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