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Rapport sur le développement dans le monde 2009



  • La production se concentre dans les grandes villes, les provinces dynamiques et les pays riches. La moitié de la production mondiale provient de 1,5 % des terres de la planète. Le Caire produit plus de la moitié du PIB de l'Égypte, n'utilisant qu'à peine 0,5 % de son territoire. Trois États du Sud et du Centre du Brésil représentent 15 % de la superficie du pays, mais plus de la moitié de la production nationale. Et l'Amérique du Nord, l'Union européenne et le Japon -- qui comptent globalement moins d'un milliard d'habitants -- entrent pour les trois quarts de la richesse du monde.

    Mais la concentration économique signe l'exclusion d'une partie des populations. Au Brésil, en Chine et en Inde par exemple, les États à la traîne ont des taux de pauvreté plus de deux fois plus élevés que les États dynamiques. Plus des deux tiers des pauvres du monde en développement sont des villageois. Un milliard d'habitants, qui vivent dans les pays les plus défavorisés et les plus isolés du monde, essentiellement en Afrique subsaharienne, en Asie du Sud et en Asie centrale, subsistent avec moins de 2 % de la richesse du monde.

    Ces populations géographiquement pénalisées sont confrontées à la dure loi de la réalité, qui veut que le développement n'apporte pas la prospérité économique partout à la fois ; les marchés préfèrent certains espaces géographiques. Mais la dispersion plus large de la production ne favorise pas nécessairement la prospérité. Les pays qui ont une économie prospère encouragent la concentration, mais ils adoptent aussi des politiques qui uniformisent les niveaux de vie de leurs habitants, où qu'ils se trouvent -- en termes de nutrition, d'éducation, de santé et de réseaux d'assainissement. Pour bénéficier des avantages de la concentration économique et de la convergence sociale, il faut des choix d'orientation axés sur l'intégration économique.

    L'intégration doit commencer avec des institutions qui garantissent l'accès à des services de base, tels que l'enseignement primaire, les soins de santé primaires, des réseaux d'assainissement appropriés et de l'eau salubre pour chacun. Lorsque l'intégration devient plus difficile, les politiques adaptatives doivent inclure les routes, les voies ferrées, les aéroports, les ports et les systèmes decommunication qui facilitent la circulation des biens, des services, des individus et des idées aux plans local et national, comme au plan international. Dans les régions où l'intégration est plus problématique, pour des raisons d'ordre social ou politique, les programmes d'action doivent être aussi d'une portée plus générale, avec des institutions qui unissent, des infrastructures qui facilitent les liaisons et des interventions ciblées comme des programmes d'assainissement des quartiers insalubres ou les systèmes d'incitation qui encouragent les producteurs à s'implanter dans des régions données.

    Sur la base de ces principes, le Rapport sur le développement dans le monde 2009, le 31e du genre, recadre les débats sur l'urbanisation, le développement territorial et l'intégration régionale. Il analyse les données d'expérience antérieures des pays développés et en tire des conclusions concrètes pour les politiques d'urbanisation des pays en développement d'aujourd'hui. Pour les pays les plus déshérités d'Afrique et d'Asie, enclavés ou isolés, pour d'autres raisons, des marchés mondiaux, le Rapport examine des approches prometteuses pour favoriser l'intégration régionale, qui combinent la coopération institutionnelle, les équipements d'infrastructure partagés et des mesures d'incitation particulières. Dans les pays à revenu intermédiaire en expansion, la prospérité générale peut masquer des poches de pauvreté persistantes. Le Rapport esquisse à l'intention de ces pays des stratégies pour promouvoir l'intégration économique et aider les pauvres des zones les plus déshéritées du monde.

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