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Conseil régional pour l'Asie de l'Organisation météorologique mondiale : Phénomènes météorologiques extrêmes et changements climatiques en Asie



  • Les changements climatiques, la dégradation de l’environnement, la croissance démographique et l’urbanisation mettent en péril l’approvisionnement en eau dans de nombreuses régions d’Asie, qui sont toujours plus exposées aux phénomènes météorologiques extrêmes et autres aléas.

    Le Conseil régional pour l’Asie de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), qui tiendra sa session quadriennale du 12 au 16 février, étudiera comment faire face à ces défis. Les participants à la session, organisée à Abou Dhabi sous les auspices du Gouvernement des Émirats arabes unis, réfléchiront aux moyens de renforcer les services météorologiques, climatologiques, hydrologiques et environnementaux, face à l’évolution rapide des besoins.

    Le Conseil régional pour l’Asie de l’OMM regroupe 35 pays Membres et territoires qui couvrent des zones géographiques et climatiques très diverses. La région, qui s’étend de l’Arctique à l’équateur, englobe les montagnes les plus hautes de la planète, ainsi que des plaines côtières et des îles de faible altitude. On y trouve aussi bien des pays à forte densité de population et des villes surpeuplées que de vastes étendues désertiques et des zones rurales reculées.

     

    Corrélation entre la fonte des glaciers et le risque d’inondation et de glissement de terrain

    La région subit les conséquences d’un grand nombre d’aléas naturels — cyclones tropicaux et marées de tempête, vagues de chaleur ou de froid, sécheresses et incendies de forêt, précipitations intenses, inondations et glissements de terrain, tempêtes de sable et de poussière — auxquels s’ajoute la pollution atmosphérique.

    «2016 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, plus chaude encore que 2015, année déjà exceptionnelle sur ce plan, en raison de la conjonction du changement climatique observé sur le long terme et d’un puissant épisode El Niño» a déclaré le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas.

    «Il est de plus en plus avéré que le réchauffement des masses d’air arctiques et le recul de la banquise ont une incidence sur la circulation océanique et le courant-jet, ce qui perturbe les situations météorologiques à des latitudes plus basses en Asie. La fonte des glaciers est liée, sur le court terme, à des aléas comme les inondations et les glissements de terrain, et à plus long terme, à un stress hydrique dont pâtiront des millions de personnes» a souligné M. Taalas.

     

    Phénomènes météorologiques extrêmes

    «Ces dernières décennies, les pays d’Asie ont subi des aléas météorologiques et climatiques plus nombreux et plus intenses» a indiqué M. Taalas. «2016 n’a pas fait exception».

    L’été dernier, le mercure a dépassé 50 °C en Inde, en Iraq, dans la République islamique d’Iran et au Koweït et des vagues de chaleur se sont abattues sur de nombreuses autres régions d’Asie. En Chine, le bassin du Yang-Tsé n’avait pas connu de crues estivales aussi fortes depuis 1999, crues qui ont fait de nombreuses victimes et entraîné des pertes matérielles estimées à 14 milliards de dollars É.-U. Au Sri Lanka, les inondations et les glissements de terrain ont fait plusieurs centaines de milliers de sinistrés, alors que certaines régions d’Inde et du sud-est asiatique ont souffert de la sécheresse.

    Le typhon Lionrock a entraîné des inondations catastrophiques en République populaire démocratique de Corée, alors que divers cyclones tropicaux provoquaient des pertes économiques et d’autres dommages en Chine, au Japon et en République de Corée.

    La vague de froid la plus marquée de 2016 s’est abattue à la fin du mois de janvier en Asie, où des températures extrêmement basses ont été enregistrées depuis l’est de la Chine jusqu’en Thaïlande. Dans la partie européenne de la Russie et au Kazakhstan, le manteau neigeux a été supérieur à la normale en automne.

     

    Prévisions et alertes météorologiques axées sur les impacts et les risques

    Lors de cette session, les participants chercheront à favoriser l’application de l’Accord de Paris sur les changements climatiques, ainsi que le passage à une économie à faible émission de carbone, notamment grâce à des services climatologiques ciblés sur les secteurs de l’énergie, de l’eau, des transports, de l’industrie, de l’agriculture et de l’utilisation des sols.

    Ils réfléchiront aussi aux moyens d’améliorer les systèmes mondiaux d’observation du temps et du climat et de transmission des informations correspondantes, notamment dans la région himalayenne connue sous le nom de «Troisième pôle».

    Des initiatives visant à optimiser la collecte de données hydrologiques afin d’améliorer la gestion des ressources en eau, des sécheresses et des crues, ainsi que la prévision des crues éclair figurent aussi à l’ordre du jour.

    D’autres questions seront abordées: comment assurer la transition entre des prévisions météorologiques traditionnelles et des prévisions et alertes axées sur les impacts et les risques, comment étendre ces dernières à une multiplicité d’aléas et comment les intégrer dans un cadre de planification commun afin d’en tirer le meilleur parti?

    «Les Services météorologiques et hydrologiques nationaux ont pour principale responsabilité de fournir des prévisions et des alertes précises en temps opportun, mais pour pouvoir prendre les mesures qui s’imposent les gouvernements, les secteurs concernés et les populations doivent connaître les incidences que ces phénomènes météorologiques auront sur la société et l’économie» a souligné M. Taalas.

    «De par leur complexité, les prévisions et alertes multidanger axées sur les impacts nécessitent une planification adéquate et l’établissement de partenariats à de nombreux niveaux et avec de nombreux organismes publics et autres parties prenantes – responsables de la gestion des catastrophes, urbanistes, instances éducatives et autorités sanitaires» a indiqué M. Taalas.

    «Il faut mettre à jour les capacités des Membres de l’OMM et les renforcer en permanence afin que ces derniers puissent fournir, dans les meilleures conditions possibles, de nouveaux services destinés à faciliter la prise de décision pour les activités quotidiennes ou des horizons temporels plus lointains» a-t-il ajouté.

    La session du Conseil régional pour l’Asie sera précédée d’une conférence de deux jours sur la gestion des services météorologiques et hydrologiques, qui permettra aux pays de confronter leur expérience et d’échanger des informations sur les priorités régionales. Ces deux événements sont organisés à l’aimable invitation du Gouvernement des Émirats arabes unis.

    Communiqué de l'OMM

    [ODD2030-13]

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